Chantier tram à Liège : 1700 commerçants en mode survie

"Un sinistre " appuie le président du commerce liégeois, Jean-Luc Vasseur. "On a vraiment besoin d’aide ici".

Une aide de 11 millions d’euros a pourtant déjà été attribuée aux 1700 commerçants lésés ! " Ça ne compensera jamais les pertes liées au chantier", nous répondent les commerçants qui recevront entre 4500 et 9000 euros d’indemnités en fonction de la distance de leur commerce avec le chantier. La solution, en finir au plus vite avec ce chantier maudit, mais ça semble mal parti ! Alors combien de temps les commerçants liégeois peuvent-ils encore tenir en mode survie ?

Les clients ont déserté pas mal d’endroits et 7% des commerçants n’ont pas survécu. Les autres résistent tant bien que mal, comme Mélanie Lemmens, artisan chocolatier, qui nous parle à comptes ouverts. "On parle de plus de 10.000 euros de pertes sur le mois de novembre et je n’ai pas vraiment osé regarder pour le mois de décembre, je crois que c’était moins grave, mais c’est quand même énorme ! J’ai dû faire appel entre autres à mes parents pour un prêt coup de pouce pour pouvoir aider. Sinon, on serre les fesses, on réduit tous les budgets."

Pour rendre le sourire aux commerçants, deux solutions. Celle du président du commerce liégeois, c’est d’arrêter de se plaindre et redevenir attractif !

"Inciter les clients à aller se garer à proximité, même offrir le parking, si c’est nécessaire. 2 euros de parking offerts, c’est autre chose que 10% de ristourne sur un produit à 50 euros."

L’autre solution, c’est sortir de l’enfer le plus vite possible et enfin terminer le chantier. Plusieurs fois reportée, la dernière date annoncée prévoit la fin des travaux en avril 2024. Certains ouvriers occupés à éventrer certaines rues n’y croient pas vraiment. Inquiétant ! Et du côté des maîtres d’ouvrage, impossible d’obtenir plus de précisions ou de connaître le nombre exact d’ouvriers engagés désormais suite à la promesse de l’opérateur français Bouygues-Colas de mettre le paquet et de porter le nombre d’ouvriers à 600. Mélanie Lemmens confirme : "Je ne vois pas les 600 ouvriers, je ne vois pas vraiment les gros changements, je vois beaucoup de trous et de barrières partout." Pour Jean-Luc Vasseur, l’important n’est pas la date de mise en circulation du tram, mais bien celle où les clients retrouveront tous les accès aux commerces. "Maintenant, que le tram ne soit pas en fonction, ce n’est pas très grave. Qu’il soit en test, ça, ce n’est pas très grave, mais qu’on récupère la mobilité et l’accessibilité sur le centre-ville. "

Rendre Liège à ses commerçants devient en effet urgent ! De tous les chantiers de trams européens de ces 10 dernières années, le Liégeois est le plus pénible, le plus long et le plus cher, également en indemnités octroyées aux commerçants !

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