Liège

Chanxhe au bord de l’Ourthe peine à revivre cinq mois après le déluge

© RTBF - François BRAIBANT

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Par François Braibant

Des rues vides le soir, des magasins fermés, des tas de gravats devant les maisons, des habitants relogés ailleurs… Les localités inondées en juillet dernier ne se sont pas encore repeuplées et les réparations prennent énormément de temps. C’est vrai pour le centre de Verviers, c’est vrai aussi du village de Chanxhe sur la commune de Sprimont.

Il faut attendre patiemment son tour

Chanxhe est encaissé entre deux falaises. En juillet dernier, l’Ourthe y a atteint le premier étage de la maison de Gregory. Tout y est ravagé. Sa maison est inhabitable. Gregory est relogé ailleurs, dans une commune voisine. La journée, il revient travailler chez lui à Chanxhe. "C’est grâce aux déshumidificateurs qu’il fait plus ou moins bon" nous explique-t-il dans sa cuisine sans meubles et sans chauffage. Il n’y a plus non plus d’électricité au rez-de-chaussée. Gregory doit brancher ses déshumidificateurs sur des allonges. L’appareil, une fois branché, indique 83 pour cent d’humidité. "Ici, dans la cuisine, l’eau est montée jusqu’à cinq centimètres du plafond. Les murs sont imbibés. Ça sentait très très fort la vase et le mazout.

On a commencé à casser une semaine après l’inondation, après avoir évacué tous les meubles. Ça prend énormément de temps, vu que les corps de métier ont beaucoup de travail. Il y a beaucoup de personnes touchées donc il faut attendre patiemment son tour. Ce que je fais moi-même, c’est casser. Pour le reste, je laisse faire les entrepreneurs."

Un village fantôme

Nous marchons quelques pas dans le village avec Gregory. Il nous emmène à une centaine de mètres de sa maison, près du pont, à l’endroit où il se trouvait quand il a découvert au matin le spectacle de Chanxhe envahi par l’Ourthe. Nous y croisons un autre habitant, Yvan, qui promène son chien et qui nous interpelle : "vous venez voir le village fantôme ? C’est un village fantôme ! Tout est vide ici ! Le soir, je suis tout seul ! Il n’y a plus personne dans la rue ici !" "C’est fort désert" renchérit Grégory. "Je pense qu’il y en a cinq ou six qui sont restés et qui rénovent leurs maisons."

"J’ai eu dix centimètres d’eau dans la maison" raconte Yvan qui vit dans le haut du village. "C’est un plancher en sapin et chêne. J’ai dû tout l’enlever. J’ai tout fait tout seul. Pour avoir un corps de métier chez moi, j’aurais dû attendre vingt ans !"

Le spectacle est désolant dans le village, pourtant le bourgmestre Luc Delvaux se montre optimiste : "aucune habitation ne devra être démolie. Tout va être réhabilité. On espère pouvoir effacer les cicatrices." Il estime à un demi-million les frais que la commune de Sprimont devra engager pour réparer les dégâts aux infrastructures publiques. Dans ce demi-million, cent mille Euros seront nécessaires pour réparer la salle du judo à Chanxhe. Certaines routes de la commune de Sprimont ont aussi été ravinées, notamment la rue de Gomzé, couverte de cratères larges de quarante centimètres et qu’il faudra réparer.
 

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