Jupiler Pro League

Charleroi et les ratures du Zèbre

Un bilan de 12 sur 27, des tribunes qui grondent, Charleroi vient d’encaisser deux revers douloureux face à des équipes à sa portée. De quoi jeter un froid sur le Mambourg qui toussote en début de saison.

Le paradoxe de l’attaquant

Beaucoup ont sursauté, à la fin du mercato, de ne pas voir d’attaquant supplémentaire dans l’effectif des Zèbres. A la lecture de la feuille des scores de ce premier volet de la saison, Charleroi a cependant inscrit au moins un but lors de huit de ses neuf derniers matchs. Preuve que l’absence de point de fixation à l’avant n’a pas provoqué la sécheresse offensive qui était crainte. Le trident composé de Daan Heymans, Ali Gholizadeh et Isaac Mbenza montre régulièrement des dispositions intéressantes qui ne se traduisent pas pour autant par des statistiques affolantes. Aucun ne compte plus de deux buts à l’approche de la première trêve de la saison. L’époque des buteurs prolifiques que furent Jérémy Perbet, Kaveh Rezaei ou Victor Osimhen paraît loin, et c’est symboliquement un problème pour les supporters de Charleroi.

Une défense qui prend l’eau

Charleroi a concédé 16 buts en 7 rencontres. Aussi vrai que Charleroi n’a oublié de marquer qu’une seule fois cette saison, il n’a tenu le zéro derrière que lors de la visite à Seraing. C’est bien trop peu pour une équipe qui avait fait de sa défense une force, voire une marque de fabrique. Les blessures (Knezevic, Kayembe) couplées à la méforme d’autres joueurs (Koffi, Bäger pour ne citer qu’eux) sont autant de facteurs qui expliquent la friabilité du compartiment défensif. En 2020, Charleroi avait terminé un exercice fou à la troisième place du classement, en s’appuyant sur la deuxième défense la plus solide derrière le champion brugeois. Et si Mehdi Bayat est loin de regretter cette période menée par Karim Belhocine, tant le coup de foudre footballistique est criant avec Edward Still, il doit néanmoins revoir cette période heureuse avec un brin de mélancolie.

Une forme de méfiance

Mehdi Bayat contesté à Charleroi : "Sans pognon, il n'y aurait plus de blason"

Pour voir ce contenu, connectez-vous gratuitement

A Charleroi, la frustration des supporters jaillit surtout de l’idée que le club enregistre chaque année des rentrées de transferts conséquentes, mais que celles-ci ne leur semblent pas être réinjectées dans les finances du club. 10 millions d’euros cet été, 11 millions lors de l’exercice précédent, 13 millions en 2021, plus de 20 millions l’année d’avant grâce à la vente d’Osimhen, Charleroi maintient ses finances dans le vert grâce à ce 'core business' que représente la vente de ses éléments les plus 'bankable'. La direction carolo a beau avancer qu’elle n’a pas un portefeuille lui permettant d’injecter des deniers personnels pour faire grandir le club d’un coup de baguette magique, les supporters conservent une forme de méfiance par rapport au discours de Bayat. Peu leur importe le projet d’un coach aux idées neuves, les plans du futur stade, la création d’un poste de Responsable des Opérations (Olivier Simons), voire l’éclosion de plusieurs éléments formés à Marcinelle : ils veulent des résultats. La patience n’est pas une vertu répandue dans les tribunes du Sporting, et la direction carolo doit en tenir compte.

Un calendrier décisif

Avec quatre victoires pour cinq défaites à l’heure actuelle, les Zèbres n’ont pas encore choisi leur camp entre la lutte pour le top 8 et le train des battus. La grisaille actuelle devra se dissiper après la trêve internationale. Cette dernière devra permettre d’échafauder les plans pour les deux prochains matchs, à Anderlecht puis contre le Standard. Deux affrontements au caractère singulier qui devront permettre aux Carolos de fixer leurs ambitions pour la suite du championnat.

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma...Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Articles recommandés pour vous