Hainaut

Charleroi : pas plus de cambriolages après l’extinction partielle de l’éclairage public

© Getty Images

Par Justine Hermans

Des rues, des quartiers parfois entiers plongés dans le noir entre minuit et 5 heures du matin. C’est le choix posé par plusieurs communes ces dernières semaines, ces derniers mois, pour faire des économies d’énergie et donc alléger leurs factures. C’est le cas notamment de la commune de Charleroi. Et pour certains habitants, c’est clair, les coupures d’électricité, la nuit, augmentent le nombre de cambriolages.

Rina et Sophie habitent à Marcinelle Hublinbu, un quartier résidentiel. Récemment, elles ont toutes les deux été victimes de cambriolages, en une dizaine de jours. "Ils ont ouvert toutes les boîtes qui ressemblaient à des boîtes de bijoux. Ils m’ont volé des bijoux, de l’or, des montres", raconte Rina. Chez Sophie, toute la maison a été retournée, de l’argent et des bijoux ont disparu. Les deux voisines parlent aussi d’autres vols récents dans le quartier.

 

Marcinelle Hublinbu
Marcinelle Hublinbu © Justine Hermans

Rina y habite depuis 5 ans et demi, Sophie le connaît depuis son enfance. Depuis quelque temps, elles disent ne plus se sentir totalement en sécurité, remarquent beaucoup de passages dans leur quartier, "certaines personnes repèrent peut-être des maisons", expliquent-elles, "et l’extinction de l’éclairage public la nuit n’arrange rien."

Les chiffres de la police

La zone de police de Charleroi nous a livré ses chiffres (complets, à quelques jours près) : si on compare le mois de février 2022 à celui de février 2023, pour les vols commis dans les habitations entre minuit et 5 heures du matin, on passe de 6 à 7 vols. Tout horaire confondu, il y a eu 88 vols en février 2022 et 91 en février 2023. Il n’y a donc pas eu une explosion du nombre de cambriolages depuis que l’éclairage public est éteint la nuit. "Les voleurs ont besoin de lumière. Ils vont se servir, la plupart du temps, de lumière naturelle, précise David Quinaux, le porte-parole de la zone de police de Charleroi. Il y aura par exemple une augmentation des cambriolages lors des nuits de pleine lune. S’ils sont dans le noir complet, ils ont besoin de lampe torche et cela augmente leur risque de se faire repérer."

Même constat à Enghien

Dans la commune d’Enghien, l’éclairage public a aussi été coupé pendant la nuit pendant plusieurs semaines. Au mois de janvier, les autorités communales ont finalement décidé de le rallumer. À ce moment-là, il y avait une vague de cambriolages. "Le fait d’avoir rallumé l’éclairage public n’a pas réduit le nombre de vols. C’était une demande de la police pour faciliter leur travail, pour appréhender les voleurs, explique le bourgmestre d’Enghien, Olivier Saint-Amand. Une fois que la police a identifié et arrêté le groupe de voleurs, cela s’est calmé."

Cambriolage et éclairage public: interview du bourgmestre d’Enghien

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Rassurer les habitants

À Enghien, le fait de rallumer l’éclairage public, en pleine vague de cambriolages, a rassuré en partie les habitants, même si cela n’a pas tout de suite fait changer la situation. À Marcinelle, dans leur quartier, Rina et Sophie parlent aussi de ce sentiment d’insécurité grandissant lorsque l’éclairage est éteint la nuit.

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