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Charleroi : quand le terrain de basket devient une œuvre d’art

"Des terrains de basket comme celui-ci, on en voit à Los Angeles ou à Paris mais en Belgique, c’est très rare", lance le basketteur Vadim Hollevoet. C’est donc avec beaucoup d’excitation et une pointe de jalousie que ce bruxellois et ses co-équipiers viennent taper la balle à Charleroi.

Sous leurs baskets, le terrain gris et délabré de la cité de la Lâche à Roux a fait place à une fresque colorée de 400 m2. L'œuvre a été réalisée par Dema One, graffeur belge de réputation internationale. 

L'artiste Dema One a réalisé 4 fresques pour Charleroi

Les 4 fresques réalisées par Dema One pour Gilly, Roux et Marcinelle
Les 4 fresques réalisées par Dema One pour Gilly, Roux et Marcinelle © Tous droits réservés
Mehdi Ould Kherroubi Hacine-Bey, créateur et responsable de "Bball in the sky"

"Quand croise sport et art, on touche un public très diversifié", explique Mehdi Ould Kherroubi Hacine-Bey, créateur et responsable de Bball in the sky. Son asbl rénove des vieux terrains de baskets en les transformant en œuvres d’art.

"Le COVID a démontré l’importance d’avoir des infrastructures sportives de qualité en plein air pour pouvoir s’épanouir", insiste ce passionné d’art et de basket.

Quand les terrains de baskets sont transformés en œuvres d’art, les quartiers deviennent des musées à ciel ouvert.

La Ville de Charleroi a dégagé un budget de 22.000 euros pour rénover ces quatre terrains de basket situés à Marcinelle, Roux et Gilly ainsi qu'un terrain de tennis à Marcinelle.

Pour l’échevin des sports Karim Chaïbaï, c’est un investissement dans l’avenir : "Tous les parents n’ont pas les moyens de payer des cotisations pour affilier leurs enfants à des clubs sportifs". L’échevin socialiste, ancien champion de futsal a donc fait du sport de rue une priorité : "Permettre à toutes et tous, quels que soient leurs moyens financiers, de faire du sport".

"Le basket m’a permis de rester bien loin de la délinquance et des tentations"

"Le basket m’a permis de rester bien loin de la délinquance et des tentations", confie Serge Yanga, basketteur depuis l’âge de 13 ans. Aujourd’hui gérant de la cafétéria du Spiroudôme, ce Carolo a grandi dans la cité Belle-Vue à Marcinelle.

"J’ai des souvenirs de nuits entières passées à jouer au basket avec mes potes plutôt qu’à casser des voitures."

Le sport de rue, outil d’émancipation par excellence

Pour la coordinatrice de la Maison de Jeunes de Roux, Lydie Cavier, le basket de rue apprend aux jeunes "l’esprit d’équipe, le respect des règles, la convivialité et le partage." "Le sport de rue au cœur d’une cité, ça tisse aussi des liens entre différents publics qui sans cela ne se parleraient pas", ajoute encore Lydie Cavier.

Véritables musées à ciel ouvert, ces terrains devraient attirer de nouveaux basketteurs et offrir aux curieux une raison de plus d'apprécier les couleurs du pays noir.

© Abraham de Cugnac

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