Elle est passée à l’unanimité. Le conseil communal a voté hier soir une motion de solidarité avec les travailleurs de Delhaize. Le personnel est en grève depuis plus d’un mois et demi, suite à la volonté de la direction de faire passer ses 128 magasins sous franchise. Imbuvable pour les syndicats, qui redoutent des pertes d’emplois et une dégradation des conditions de travail.
Des membres de la CSC et de la FGTB étaient présents lundi soir au conseil communal : "C’est important pour les travailleurs et les travailleuses qui sont sur les piquets d’avoir des gestes de solidarité, que ce soit par les clients ou aujourd’hui par les hommes politiques, ça montre que le combat est juste", se satisfait Fabrice Eeklaer, le secrétaire fédéral de la CSC Charleroi-Sambre et Meuse. "Charleroi est la première ville de Wallonie, avec des partis qui sont dans la majorité, tant à la Région que dans le Fédéral. Quand une ville prend une décision comme celle-ci, ça va bien au-delà de Charleroi. Nous espérons que cela va pousser le Gouvernement wallon sur les questions plus économiques et le Fédéral sur l’emploi à aller plus loin. Nous espérons également que cela va pousser les parlementaires à modifier les lois. Car Delhaize utilise toutes les failles légales, il y a urgence pour faire changer l’arsenal législatif."
Selon les syndicats, Delhaize met à mal le droit de grève : des huissiers ont été appelés pour faire rouvrir des magasins et, ces derniers jours, des courriers ont été envoyés aux domiciles de certains délégués, "des représentants syndicaux qui n’étaient pas présents aux piquets ont reçu une enveloppe dans leur boîte aux lettres venant d’un tribunal, condamnant leur participation à un piquet" assure Vincent Pestieau, le secrétaire fédéral de la FGTB Charleroi-Sud Hainaut, l’entreprise a fait un pas supplémentaire. "Non seulement on a une attaque contre le droit de grève, mais aussi aujourd’hui on a une direction qui donne les adresses des représentants syndicaux pour casser le mouvement. On va faire opposition à la signification de l’huissier et on va démontrer qu’on est dans notre bon droit."