Hep Taxi !

Charles Berling : la fiction est une drogue dure

Charles Berling dans Hep Taxi

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Ce dimanche 24 avril à 20h40 sur La Trois, c'est l'acteur Charles Berling qui s'installe dans le Taxi de Jérôme Colin. De passage au théâtre de Liège à l'occasion de la tournée des Parents terribles de Jean Cocteau, il a accepté de parcourir ses 40 ans de carrière à fouler les scènes de théâtre, les plateaux de cinéma et de télévision.

Charles Berling voit le jour le 30 avril 1958 dans le Val de Marne. Il est le quatrième d'une fratrie de six enfants. Son père est médecin militaire et sa mère, née à Meknès au Maroc, est prof d'anglais avant de ne se consacrer qu'à son foyer. La famille suit les affectations professionnelles du père : Brest, Tahiti, Moorea avant de revenir définitivement à Toulon. Charles a quatorze ans.

Lui qui aime depuis toujours faire le pitre simplement pour exister au sein de sa famille, commence à s'intéresser à l'art dramatique à 15 ans quand son frère l'emmène à l'atelier de théâtre de leur lycée. Le bac en poche, il  refuse de faire le conservatoire à cause du mot, il n'aime pas ce qui conserve. Direction Bruxelles et plus particulièrement, l’Insas où il étudie le théâtre pendant trois ans. C'est en Belgique qu'il dit avoir acquis le goût de l’éclectisme :

Là-bas, les gens sont plus ouverts, rien à voir avec le sectarisme français.

Charles Berling a déjà 36 ans et une belle carrière théâtrale derrière lui quand le grand public le découvre dans " Nelly et Monsieur Arnaud " de Claude Sautet puis dans " Ridicule " de Patrice Leconte en 1996.

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Avec ses 1,6 millions d'entrées, le film le propulse au sommet et lui offre sa première nomination aux Césars comme meilleur acteur. Il y en aura quatre autres sans que jamais, il ne l'emporte.

Des réalisateurs aussi différents qu’Olivier Assayas, Anne Fontaine, Raoul Ruiz ou même Paul Verhoeven s'intéressent alors à ce nouveau venu.  Lui qui fuit tout ce qui enferme, alterne avec habilité les films d’auteurs et ceux plus grand public.

Quand je suscite du désir chez les metteurs en scène c'est malgré moi. Je n'ai jamais été voir quelqu'un en lui demandant de m'engager. Je n'ai jamais voulu devenir l'objet de l'autre. Je suis équilibré parce que j'ai toujours eu le théâtre où je joue et met en scène. Ne faire que du cinéma rend malade.

De fait, c’est surtout au théâtre que l'acteur s’épanouit le plus, s'ouvrant enfin à un répertoire classique. En effet, avant d'entamer sa carrière au cinéma, il avait surtout privilégié le répertoire contemporain tant il croyait qu'un acteur doit être en phase avec son temps. Le cinéma remplissant désormais ce rôle, il n'hésite plus à aborder des maitres tels que Camus, Shakespeare ou Beckett.

En 2010, la ville de Toulon ne s'y trompe pas et le nomme avec son frère à la tête du théâtre Liberté, qui obtiendra le label de scène nationale en 2015. Il y propose un large répertoire théâtral, des créations, des spectacles de danse, jonglant entre excellence artistique et dimension populaire.

Pour moi, l'art est là pour bousculer les valeurs dominantes. Dans l'art, il faut de la révolte et de l'esprit critique.

Vous l'aurez compris, Charles Berling n’aime rien tant qu’explorer. Et n'hésite pas à se hasarder là où on ne l'attendait pas nécessairement. En 2011, il sort un livre très personnel Aujourd'hui, maman est morte chez Flammarion dans lequel il sonde les mystères entourant l'histoire de sa mère Nadia, fille de colons au Maroc. Il dira d'ailleurs que c'est grâce à elle qu'il a découvert le féminisme tant elle s'est battue pour sa liberté. Il sortira un autre livre tout aussi intime L'homme sans identité en 2018.

En 2012, il s'essaye à la chanson avec un album Jeune chanteur. Pour les mélodies, il fait notamment appel à son ancienne compagne, Carla Bruni, avec qui il est resté en très bons termes.

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C'est que côté privé, l'homme aime aussi se hasarder. Avouant plus de 200 conquêtes en ce compris quelques expériences homosexuelles, l'acteur ne croit pas en l'amour unique :

La fidélité, pour moi, n'a pas de valeur, ce n'est pas un gage d'amour. La fidélité, ça figure dans le contrat de mariage, donc c'est contractuel. Il faut accepter qu'on est en déséquilibre. Jurer fidélité à quelqu'un, c'est déjà lui mentir. Le libertinage, c’est l’acceptation d’une vérité humaine.

Voilà une rencontre passionnante en perspective. Charles Berling vous fixe rendez-vous dans Hep Taxi ! ce dimanche 24 avril à 20h40 sur La Trois !

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