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Chats errants dans Bruxelles : les trappeuses sont toujours aussi débordées

Le chat du potager Verdonck à Evere a été attrapé.

© Léa Druck

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Par Léa Druck

Dans le potager de la rue Verdonck à Evere, deux chats sauvages s’avancent avec méfiance vers l’abri de jardin. Il est 13 heures, généralement le moment la bénévole du quartier vient les nourrir. S’avançant prudemment, ils découvrent un repas copieux qui les attend. Ils ne le savent pas encore, mais aujourd’hui ils seront capturés par Stéphanie pour recevoir les soins dentaires dont ils ont besoin.

Stéphanie Challe est la directrice de l’asbl Ever’y Cat qui s’occupe de soigner et stériliser les chats errants en région bruxelloise. Cela fait bientôt douze ans qu’elle est trappeuse de chats. Avec environ quinze missions par jour, Stéphanie lutte quotidiennement contre la précarité féline : “Nous, on fait en sorte de les faire stériliser, déparasiter, les soigner si besoin et ensuite on les relâche, toujours sur leur territoire initial. On fait en sorte que quelqu’un leur donne à manger”.

Un bilan qui traîne la patte

En 2020, la région bruxelloise comptait un peu plus de 130.000 chats. Selon Bruxelles Environnement, en décembre dernier, un total de 34.340 chats stérilisés a été enregistré, soit moins d’un quart de la population féline bruxelloise.

Pourtant, en avril 2018, une nouvelle politique concernant la stérilisation des chats a été adoptée par la Ville de Bruxelles. Depuis, tous les propriétaires doivent obligatoirement stériliser leurs chats dès l’âge de six mois. Cette décision avait pour objectif de réduire la prolifération des chats sauvages mais cinq ans plus tard les associations et refuges ne constatent toujours pas de changement. Pour Stéphanie, la situation est “pire” : “Ceux qui ne voulaient pas stériliser leurs chats avant 2018 ne veulent toujours pas les stériliser. Il y a eu la Covid aussi : les gens ont adopté des animaux sur un coup de tête. Et puis il y a la crise maintenant, les gens ont toujours l’excuse du côté financier. L’opération d’un mâle c’est 70 euros, une femelle c’est 130-140 euros".

Certaines communes octroient tout de même des subsides pour la stérilisation. La Ville de Bruxelles donne 50 euros pour un mâle et 75 pour une femelle, par exemple. Mais ce montant diffère en fonction des communes : à Drogenbos il est moins élevé (20 pour un mâle et 40 pour une femelle). Malgré ces aides, le budget peut être conséquent pour certains. Les démarches administratives sont quant à elles parfois décourageantes.

Le gouvernement bruxellois renforce sa politique de stérilisation

Face à ce constat, le ministre bruxellois en charge du Bien-Être animal, Bernard Clerfayt (DéFi) annonçait, en septembre dernier, le renforcement de la politique de stérilisation des chats. Depuis janvier 2023, les chats passant par un refuge doivent obligatoirement être stérilisés avant d’être confiés à leur nouveau propriétaire. Tous les chats résidant en région bruxelloise devront également être pucés. L’objectif étant de désengorger les refuges. La mesure n’a pas encore fait ses preuves, mais elle allégera peut-être le quotidien de Stéphanie.

A Bruxelles, les trappeuses de chat sont débordées

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