Véracité des quotas : ce n’est pas la quantité qui compte…
Revenons à nos moutons… le problème, c’est qu’une politique "quantitative" pour l’abattage des loups n’est forcément la bonne manière de résoudre le problème. Pour dire plus clairement, ce n’est pas parce qu’on abat plus de loups, qu’on "sauve" plus de brebis. C’est ce que nous apprennent en outre nos confrères du magazine écologiste Reporterre.
En fait, plus exactement, cela réduirait temporairement les exactions sur l’un ou l’autre troupeau, mais dans le long terme, pas du tout. Et ce serait même le contraire. Explications : les loups sont organisés en meute. Au sommet de l’organisation du groupe se trouve un mâle "alpha". Celui-ci, reproducteur, oriente sa petite meute. Soudée, la meute (souvent composée d’un couple et de leurs rejetons) se sent souvent plus "aguerrie". Les loups chasseront donc plutôt, grâce à l’efficacité de la chasse en groupe, du gibier comme des cerfs ou sangliers (ou même des renards), tout en prenant bien soin de ne pas côtoyer de présence humaine.
A contrario, les spécialistes ont donc observé que les animaux domestiques sont principalement attaqués par des loups "solitaires". Mais dans la meute, si un mâle "alpha" est tué, les repaires se perdent. Et la meute se disloque. Les brebis et autres chèvres n’ont plus qu’à bien se tenir… Alors, pourquoi ne pas simplement tuer des "non- alpha" ? Tout simplement parce qu’il est excessivement difficile de les reconnaître.
"Les loups sont très furtifs, déclare Mathieu Metral, chef de l’unité loup de la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement en Auvergne-Rhone-Alpes, interrogé par Reporterre. Souvent, l’observation se fait de nuit, à l’aube ou au crépuscule. On voit l’animal, mais de là à savoir s’il s’agit d’un parent ou d’un jeune." Le consigne serait donc, pour la "brigade loup" de "ne pas tuer le plus gros loup parce qu’on pense que les dominants ont une plus grande taille". C’est donc un peu "au petit bonheur la chance".