La bourse salue
Il était le préféré des marchés qui voient dans ce choix un geste de modération dans le programme de réformes économiques que souhaite mettre en oeuvre le jeune président qui a promis l'instauration d'un Etat-providence au Chili.
La Bourse de Santiago a salué cette nomination avec une hausse de 3%. Elle avait chuté de plus de 6% au lendemain de la victoire du candidat de gauche avec 56% des voix face au candidat d'extrême droite José Antonio Kast.
Outre M. Marcel, le nouveau chef de l'État a nommé d'autres membres du centre gauche, au-delà de sa coalition initiale qui comprend notamment le Parti communiste et ne compte que 24% des sièges à l'Assemblée nationale.
"Il s'agit de consolider une coalition parlementaire, qui soutienne le président", a souligné auprès de l'AFP Marcelo Mella, professeur de sciences politiques à l'Université de Santiago.
"Dans cette équipe (...) nous accompagnent des personnes de diverses origines et formations (...) un gouvernement avec une majorité de femmes (...) la présence de diverses régions, générations, avec une pluralité politique (...) une présence importante d'indépendants et de militants de partis politiques", a résumé M. Boric lors de la présentation depuis le Musée d'histoire naturelle de Santiago.
Une femme ministre de l'Intérieur
Izkia Siches, première femme à prendre la tête de l'Ordre des médecins en 2017, a été nommée ministre de l'Intérieur. Agée de 35 ans comme le président, cette chirurgienne a participé activement à la gestion de la pandémie.
Le ministère des Affaires étrangères revient à Antonia Urrejola, une avocate de 53 ans, qui a présidé la Commission Interaméricaine des droits humains. Une autre femme est nommée à la Défense : Maya Fernandez, une petite-fille de l'ex-président socialiste Salvador Allende (1970-1973) renversé par le coup d'Etat du général Augusto Pinochet.
La moyenne d'âge du nouveau gouvernement est de 49 ans. La plus jeune ministre est Antonia Orellana, 32 ans, en charge du ministère des Femmes.
Deux anciens leaders étudiants et députés, Giorgio Jackson et Camila Vallejo, qui avaient pris la tête des manifestations lycéennes en 2011 au côté de Gabriel Boric pour réclamer une "éducation publique, gratuite et de qualité", sont nommés respectivement Secrétaire général de la présidence et Porte-parole du gouvernement.
Tous deux feront partie du "Comité politique", un cabinet composé des plus étroits collaborateurs du président. Y participeront également Izkia Siches, qui avait pris la tête de la campagne du candidat Boric pour le deuxième tour de la présidentielle, et Mario Marcel.
Ce dernier, chargé de mettre en œuvre la réforme fiscale promise par Gabriel Boric pour faire participer les plus riches à son programme social, aura une tâche d'autant plus compliquée que la situation économique est délicate.