Actualités locales

Chimay : un projet d’agrivoltaïsme dans la tourmente

Un projet de parc agrivoltaique suscite la polémique du côté de Chimay

Pour voir ce contenu, connectez-vous gratuitement

Par A.Gonzalez
300 brebis pourraient bientôt pâturer sous 20.000 panneaux photovoltaïques.
300 brebis pourraient bientôt pâturer sous 20.000 panneaux photovoltaïques. © Ether Energy

Sandrine et son compagnon Grégory connaissent des difficultés avec leur exploitation agricole de 20 hectares sur lesquels pâturent plus de 200 brebis. Crise sanitaire, guerre en Ukraine… Ces dernières années ont coûté cher au couple qui doit absolument trouver un moyen de redévelopper ses activités. "En 5 ans, on a connu 4 sécheresses et différentes autres crises. Notre production de lait a connu une baisse drastique, et comme nous devons rembourser notre crédit, nous n’avons plus le choix", raconte l’agricultrice.

C’est à ce moment-là que le couple rencontre Alex Houtart. Il est le cofondateur d’Ether Energy, une société bruxelloise spécialisée dans l’agrivoltaïsme. "Il s’agit d’une symbiose entre un projet agricole et un champ photovoltaïque", explique-t-il. À Chimay, il s’agit d’un pâturage à brebis auquel on associe une production d’électricité photovoltaïque. Les brebis vont donc pâturer sous 20.000 panneaux qui produiront chaque année l’équivalent de la consommation de 5000 ménages et pendant 30 ans, Ether Energy loue la terre et gère les installations.

Un projet craint par certains agriculteurs

Le projet pourrait voir le jour rue des forges sur 20 ha
Le projet pourrait voir le jour rue des forges sur 20 ha © Ether Energy

Une pétition nommée : "Non au méga parc photovoltaïque de Chimay" a déjà rassemblé plus de 12.000 signatures. Ces citoyens craignent que ce projet ait un impact sur leur santé, qu’il provoque la chute des valeurs immobilières, qu’il menace la biodiversité, mais aussi qu’il incite de nombreux agriculteurs à suivre cet exemple. "On craint un effet boule de neige. Si les agriculteurs prennent conscience qu’ils peuvent gagner de l’argent de cette façon, cela risque de poser un problème. Les terres agricoles sont déjà très chères pour les jeunes agriculteurs, alors cela pourrait faire monter les prix. Il y aura aussi moins de terres disponibles pour des agricultures diversifiées", s’inquiète Louis Jacques, un Chimacien à l’origine de la pétition.

Pour Alex Houtart d’Ether Energy, le projet est mal compris. Il assure qu’il n’y aura pas d’incidence sur la santé des Chimaciens et qu’en aucun cas, la société ne souhaite accaparer les terres des agriculteurs. "L’objectif est de venir en aide à des agriculteurs en difficulté. De plus, on ne retire pas un seul mètre carré de pâture. Il y a déjà une pâture avec des brebis et demain, il y aura la même pâture et les mêmes brebis. On ne va pas soustraire à l’agriculture Chimacienne le moindre mètre carré", ajoute-t-il.

Sandrine l’agricultrice ne comprend pas la réaction des autres citoyens. "Personne n’est venu nous voir, personne ne nous a demandé de quoi il s’agit. Les gens disent qu’il y a une volonté de spolier les terres des agriculteurs, mais ce n’est pas le cas. C’est le contraire, on en a eu marre et on se devait de trouver une solution pour ne pas perdre notre terre et sortir des problèmes financiers !", s’exclame-t-elle.

Le projet est soumis à l’enquête publique. En attendant la réponse de la région wallonne pour savoir si le permis est octroyé, les citoyens se rassembleront samedi pour manifester leurs craintes.
 

Recevez chaque semaine un condensé des événements culturels et touristiques de votre région

Recevez chaque semaine un condensé des événements culturels et touristiques de votre région. Attention, pour recevoir cette newsletter personnalisée, veillez bien à renseigner votre code postal dans votre profil.

Articles recommandés pour vous