La Grande Forme

Chirurgie intime : raccourcir les petites lèvres de la vulve, nouvelle mode ?

Chirurgie intime

© Getty Images

Près de quatre femmes sur dix développent des complexes au niveau de leurs parties génitales. Résultat, elles sont de plus en plus nombreuses à avoir recours aux opérations chirurgicales intimes. Condylomes, labioplastie, nymphoplasties… Des petites chirurgies qui peuvent, dans certains cas, soulager les patientes, mais qui ne doivent pas être prises à la légère. Plus d’explications avec le Dr Emmanuelle Renkin, Gynécologue-obstétricienne et consultante externe aux Cliniques universitaires Saint-Luc.

Plusieurs interventions mineures du vagin, de la vulve et de l’anus peuvent être réalisées en salle d’opération. "Les petites chirurgies de la vulve" sont des chirurgies peu invasives, qu’on réalise généralement sous anesthésie locale. Ces chirurgies incluent la plastie des petites lèvres (labiaplastie-nymphoplasie), la plastie de l’hymen (élargissement, bride hyménéale), la réfection cicatrice d’épisiotomie ou alors, des petites lésions "dermato" comme les condylomes ou le nævus qui se trouvent sur cette zone-là.

La labiaplastie-nymphoplasie

La plus "connue" de ces interventions est sans doute la plastie des petites lèvres : la labiaplastie, nymphoplastie. Cette pratique consiste à raccourcir les petites lèvres si elles sont hypertrophiées, c’est-à-dire, si les petites lèvres sont trop longues et dépassent des grandes lèvres, ou lorsqu'elles sont asymétriques. Cette intervention peut s’avérer utile chez les patientes qui éprouvent un inconfort, ou des douleurs lors du sport ou durant les rapports sexuels. Quand les petites lèvres ressortent très fort, elles peuvent être irritantes.

The Great Wall of Vagina
The Great Wall of Vagina © Tous droits réservés

Il ne s’agit pas d’une grosse intervention. Elle dure entre 45 minutes et une heure sous anesthésie locale, locorégionale, ou anesthésie générale. Elle est pratiquée par les gynécologues ou les plasticiens. Elle comporte peu de risque, mais ils ne sont pas nuls. Suite à l’opération, la patiente peut contracter un hématome, ou mal cicatriser. Il s’agit d’une zone humide et de frottements et donc, la récupération complète est d’environ quatre semaines.

Dans ce cas, il faut faire attention à ce culte récent de la vulve parfaite

Cette intervention peut également avoir une visée esthétique. Chez les jeunes femmes et les adolescentes, la nymphoplastie est un motif de plus en plus fréquent de consultation. Certaines jeunes filles et adolescentes ont l'impression de ne pas avoir une vulve "normale" et craignent le regard du partenaire. "Dans ce cas, il faut faire attention à ce culte récent de la vulve parfaite, l’image véhiculée depuis l’épilation intégrale et la pornographie" insiste Dr Renkin. En 2011, une artiste anglaise, Jamie McCartney, avait créé le "Great Wall of Vagina". Une œuvre composée de 400 sculptures de vulves pour démontrer qu’il existe autant de vulves que de visages. Il ne faut pas comparer, il n’y a pas de standard.

La plastie de l’hymen

L’hymen est la membrane située à l’entrée du vagin. Chez certaines femmes, cette membrane peut poser problème et nécessiter une petite chirurgie plastique. On y a recours lorsque par exemple, la membrane couvre presque entièrement l’entrée du vagin et que les rapports sexuels sont impossibles. Dans ce cas-là, une petite incision de l’hymen est nécessaire pour agrandir son ouverture.

"Tout ce qui vous tracasse ou vous cause de l’inconfort doit être évoqué chez votre médecin généraliste ou chez votre gynéco" insiste le Dr Renkin. Beaucoup de petites interventions peuvent être réalisées sous anesthésie locale et parfois même au laser.

Retrouvez "La Grande Forme" en direct du lundi au vendredi de 13 heures à 14h30 sur VivaCité. Vous avez manqué l’émission ? Nous vous invitons à la revoir sur Auvio ainsi que sur différentes plateformes de Podcast.

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