Samedi 29 mai 2021, Estadio do Dragao, 23h20. Les trois coups de sifflet de l’arbitre retentissent dans l’arène. Ils viennent rompre le silence assourdissant d'un stade qui retenait son souffle depuis de longues minutes.
Manchester City est au tapis. Chelsea champion d'Europe.
Les Blues peuvent enfin exulter. Certains piquent le sprint de leur vie sans vraiment savoir où courir. D'autres se sautent dessus dans des exercices de gymnastique acrobatique que n'auraient pas reniés certains professeurs d'éducation physique.
A l'autre bout, seul dans sa surface, le gardien Edouard Mendy, lui, tombe à genoux. Il se tient la tête et réprime quelques larmes qui lui montent aux yeux. Sans doute sait-il qu’il revient de loin. De très loin. Et que cette victoire est une belle revanche pour oublier les obstacles qui ont émaillé sa carrière.
Parce qu’il y a six ans à peine, Edouard Mendy était au fond du trou, prêt à tout envoyer valser. Son expérience à Cherbourg, en D3 française, n’avait rien donné et, à 23 ans, il se retrouvait donc sans club et orphelin d’un agent qui avait pris ses cliques et ses claques. Un instant, l’idée de devenir vendeur dans un magasin de prêt à porter masculin lui avait même effleuré l’esprit.
Mais comme dans tout bon conte de fée, une lueur d’espoir surgit alors que Mendy ne l’attendait plus vraiment. Cet ange gardien se nomme Ted Lavie, son ancien coéquipier du côté de Cherbourg. Il le met en contact avec un certain Dominique Bernatowicz, alors coach des gardiens à l’OM.