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Christian Kabasele décortique les Diables Rouges : "l'erreur, c'est de chercher le contact avec Lukaku"

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Par Lancelot Meulewaeter

Dans la foulée de la victoire des Diables Rouges au Danemark, nous avons débriefé la rencontre en compagnie de Christian Kabasele. Intérimaire chez les Diables depuis l'arrivée de Roberto Martinez, le défenseur de Watford, fraîchement promu en Premier League, prépare sa saison sereinement. "A 99% sûr" de rester chez les Hornets la saison prochaine, il profite de cette période de préparation pour regarder du football, et en particulier les Diables Rouges. Une sélection qu'il continue de suivre attentivement et qu'il a toujours comme objectif.

"J'ai kiffé regarder un match comme celui-là"

Le défenseur pointe d'abord le plaisir que ce match a suscité chez les spectateurs. "Il y avait du public, une grosse ambiance. Personnellement, j'ai kiffé regarder un match comme celui-là. On a eu peur, mais une fois que les Avengers sont rentrés, ça a été mieux". L'ancien Genkois fait évidemment allusion à Hazard, De Bruyne et Witsel, montés en deuxième période. Défenseur expérimenté, Kabasele se veut rassurant quant à la tenue de la défense : "On peut voir cette défense sous le prisme de la vieillesse, je le vois sous le prisme de l’expérience. Elle est vieillissante, certes. Mais quand on voit le nombre de matchs accumulés au top niveau, c’est remarquable. C’est positif pour l’équipe. Et même si la défense ne fera pas le boulot à certains moments, il y a le meilleur gardien du monde au but. Je suis sûr que c’est le moment pour que cette sélection gagne quelque chose, vu la maturité acquise par l’équipe.

"Axel, je l’avais vu au début de sa rééducation chez Lieven Maesschalck. On était blessés au même moment. J’avais eu l’occasion de discuter avec lui et j’avais compris qu’il allait mettre toutes les chances de son côté. On ne réussit pas un come-back sans être irréprochable. Ce qu’il a fait, c’est exceptionnel et ça traduit sa mentalité. Je ne pense pas que beaucoup de joueurs seraient revenus comme il l’a fait. Il sera une pièce maîtresse." Habitué des duels belgo-belges en Premier League, Kaba a souvent été opposé à Kevin De Bruyne. "Je peux vous dire une chose, je préfère être dans son équipe que de l'avoir comme adversaire. C'est le meilleur milieu de terrain du monde pour le moment. L’assist qu’il fait hier, c’est digne d’un joueur de top mondial. "

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"Eden me donne le sentiment d'avoir retrouvé ses sensations"

Sur Hazard, Kaba partage l'optimisme ambiant depuis sa bonne montée face aux Danois. "Il m’a donné le sentiment d’avoir retrouvé toutes ses sensations. Il a dribblé deux trois fois comme il sait le faire. Le fait d’être dans un nouvel environnement avec des gens qu’il connaît bien, ça lui a permis de retrouver le plaisir qu’il avait à Madrid. Au Real Madrid, il doit prouver, il doit se forcer plus pour convaincre tout le monde alors qu’ici il n’a personne à convaincre. Son corps est plus relâché ici et ça va l’aider à retrouver ses sensations." Mais il évoque aussi et surtout Romelu Lukaku, lauréat de son deuxième trophée d'homme du match depuis le début du tournoi. L'attaquant semble être intraitable en ce mois de juin. "Romelu, tu ne le sortiras pas de son match. Il est tellement déterminé. Il est programmé dans sa tête pour faire ce qu’il fait, pour avoir un trophée avec l’équipe nationale et avec l’Inter. Il est obsédé par le football et vu comme il est physiquement, il n’y a personne pour l’arrêter. Je dirais que l’erreur faite par les défenseurs c’est d’aller au duel avec lui. Il faut peut-être plutôt éviter le corps à corps et jouer l’anticipation. Une fois au corps à corps avec lui c’est difficile. Quand j’étais en équipe nationale, il s’est fait siffler au Stade et il était critiqué en Belgique. Mais ici, il met tout le monde d’accord. Il fait partie du top 3 mondial. C’est devenu un attaquant qui sait tout faire. Les gens aimaient critiquer sa qualité technique mais ça a toujours été très fort."

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La longueur d'un tournoi... compensée par Football Manager

Un tournoi peut s'avérer très long. Quarante jours loin de la famille peut parfois susciter de la lassitude ou de l'ennui. Kabasele se souvient de son expérience à l'Euro 2016. "Je jouais à Football Manager, je ne me tournais pas les pouces. C’est très dur mentalement parce que les journées se ressemblent toutes. On fait passer la journée en jouant avec les autres. C’est toujours la même chose, ça peut être pesant mentalement. Il faut être fort pour rester 4 ou 5 semaines loin de sa famille. Il y a une bulle autour de l’équipe, on est coupé du monde."

Spectateur attentif de l'Euro, il pointe l'Italie et les Pays-Bas comme outsiders potentiels. "J'ai hâte d'être en huitième de finale pour voir les grandes nations s'affronter", conclut le Diable, qui espère pouvoir montrer ses capacités sur les terrains de Premier League afin de réintégrer le groupe des Diables, lui qui n'a plus été convoqué depuis novembre 2018. "C'est à moi de montrer que je mérite de revenir dans le groupe."

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