Un Belge sur dix vit avec un revenu mensuel inférieur au seuil de pauvreté (soit 1293 euros nets pour une personne isolée). Les réseaux de lutte contre la pauvreté lancent un cri d’alerte au monde politique : que ce soit en Flandre, à Bruxelles ou en Wallonie, "c’est terrible sur le terrain, que ce soit à titre individuel, dans les ménages, dans l’associatif, dans les crèches, dans les lieux qui accueillent les sans-abri, il faut absolument mettre le turbo sur la résolution du problème conjoncturel de l’énergie (avec des aides immédiates encore plus ambitieuses) mais surtout des réponses structurelles les plus rapides possibles", explique Christine Mahy, secrétaire générale du Réseau wallon de lutte contre la pauvreté, interrogée ce mardi sur La Première.
"Il faut des aides conjoncturelles pour les gens, mais c’est un peu un puits sans fond parce que c’est de l’argent qui va vers les fournisseurs d’énergie alors qu’on ne résout pas le problème de fond qui est : quelle est la qualité du logement chez nous, comment isoler, comment sort-on l’énergie du marché ? On doit se poser ces questions du niveau européen jusqu’aux niveaux régionaux et fédéral".
Sur le terrain, elle constate aussi un appauvrissement de la classe moyenne, ainsi que des personnes qui ont des difficultés financières alors qu’elles bénéficient du tarif social de l’énergie. "Depuis très longtemps les revenus sont trop bas pour toute une partie de la population : ce n’est pas conjoncturel. En Belgique, nos outils statistiques ne nous permettent pas d’agir en temps réel : il y a toujours des problèmes structurels non résolus qui se cumulent à une difficulté de crise présentée comme momentanée (mais sur l’énergie tout le monde doute de ce caractère momentané)".