Christophe Laporte est le vainqueur de Gand-Wevelgem version 2023. Mais s’il ne faut rien enlever à la très belle victoire du coureur français, il s’agit également d’un succès collectif, avec Wout van Aert et la Jumbo-Visma. Laporte et van Aert se sont présentés sur la ligne d’arrivée ensemble, mais le Belge a laissé gagner son équipier. Qui selon ses propres dires, n’était pourtant pas le plus fort ce dimanche.
Laporte raconte ce moment incroyable au micro de Jérôme Helguers : "C’est toujours un peu difficile de réaliser sur le moment. Mais c’était un moment incroyable. J’ai vraiment souffert dans les cinquante derniers kilomètres mais je pense que c’était pareil pour tout le monde. Wout était vraiment fort. Quand on est sorti il restait encore cinquante kilomètres donc on a dû vraiment s’employer. C’est un cadeau qu’il me fait. Je le remercie grandement, c’est un grand champion."
Mais quand les coureurs ont-ils décidé de qui gagnerait ? "À une dizaine de kilomètres de l’arrivée, Wout m’a demandé si je voulais gagner. Je pense qu’il connaissait la réponse. C’est vraiment incroyable. Il y a quelques jours on se disait que ce qu’on a fait à l’E3, ça n’arrive presque jamais dans une carrière, mais on l’a refait aujourd’hui. Il était vraiment fort, il était plus fort que moi, je lui dois vraiment cette victoire c’est grâce à lui."
Wout est vraiment un grand champion, je suis très fier d’accomplir des choses comme ça avec lui.
Cette victoire a une signification énorme pour le coureur : "C’est un rêve de gamin pour moi de gagner une Classique, une étape du Tour de France et j’ai réalisé les deux. Il me manquait une Classique, l’année dernière j’ai fait deux fois deuxième, aujourd’hui je suis premier et j’en suis très fier. Je pense à ma famille, ma femme, mes deux petits garçons. On fait beaucoup de sacrifices pour en arriver là et je suis très très heureux, même si je suis très fatigué."
Une course particulièrement difficile : "Oui en raison des conditions météo. On s’est donné à fond. Quand il y a deux coureurs de la même équipe à l’avant c’est toujours très efficace, surtout avec un coureur comme Wout."
Vous vous rendez compte que c’est possible lors de votre attaque avec Wout ? "À ce moment-là il restait quand même plus de cinquante kilomètres. On avait comme plan d’attaquer dans la deuxième montée du Kemmel, on l’a fait, on s’est retrouvé à deux. Après on avait juste à tout donner jusqu’à la ligne. J’ai vraiment souffert dans la roue de Wout, j’ai fait le maximum. C’était cinquante kilomètres très longs à deux, avec le froid c’était des sensations bizarres. Il était vraiment incroyable aujourd’hui, c’est vraiment un grand champion et je suis très fier d’accomplir des choses comme ça avec lui."
Une entente parfaite dans l’équipe ? "Oui, on est tous prêts à voir notre coéquipier gagner, ça nous rend aussi heureux que de gagner nous-mêmes donc c’est ce qui fait notre force. On est vraiment un très bon collectif et on est très bien avec ça, on va essayer de continuer".