Liège

CHU de Liège: des milliers de massages pour "prendre soin de ceux qui prennent soin!"

© RTBF - Erik Dagonnier

Par Erik Dagonnier

Depuis la crise du Covid, le CHU de Liège a proposé environ 3000 massages pour relaxer son personnel soignant.

Prendre soin de ceux qui prennent soin, c'est une des missions du service d'humanisation des soins et du travail créé il y a  5 ans. Et depuis la crise sanitaire, les demandes d'aide de la part des soignants affluent.


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La priorité pour eux, c'est d'abord d'améliorer les conditions de travail. Mais l'obligation vaccinale n'a rien arrangé au malaise du personnel des hôpitaux. Plus qu'un simple moment de détente, le massage proposé au personnel du CHU est souvent une porte ouverte à une aide psychologique. Mireille Monville, psychologue en chef du CHU de Liège: "Ces massages aident, à condition qu'on ait une attention particulière aussi à l'amélioration des conditions de travail et aux moyens à mettre en place pour améliorer ces conditions de travail. Cela n'aurait pas de sens de ne pas articuler les deux. Il y a une fatigue physique qui se lit sur les corps et les visages de manière générale, et puis une souffrance psychique d'être fort peu compris par la population parfois, d'être dans un univers qui se clive de plus en plus".

Mireille Monville, psychologue en chef du CHU de Liège
Mireille Monville, psychologue en chef du CHU de Liège © RTBF - Erik Dagonnier

Ça évite d'aller trop loin et que le corps crie au secours

"Il y a des gens qui viennent très souvent" confie Nicole, kinésithérapeute. "Toutes ces douleurs, tout ce qu'on cumule toute la journée, ou toutes les semaines, on les libère un peu et ça évite de cumuler trop de tensions et d'arriver trop loin et que le corps ou l'esprit crie au secours".

"Le personnel est au front, il doit donc faire face" poursuit Mireille Monville. "Cela a un coup psychologique, avec comme symptômes des cauchemars, un impact sur le sommeil, l'alimentation. Parfois, on se réveille le matin alors qu'on ne doit pas venir à l'hôpital, mais on a l'impression que... et on se met quasi en route". Et l'annonce de l'obligation vaccinale n'a rien arrangé: "Il y a eu une espèce de fracture. On a vu immédiatement des personnes, vaccinées ou non, se sentir pointées du doigt, alors qu'on est au front".

Écoutez notre reportage dans lequel Sophie, psychologue, et Nicole, kinésithérapeute, s'occupent de Guillaume, un stagiaire.

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