Cyclisme

Cian Uijtdebroeks en route vers 2023 : "Si je fais un grand tour, ce sera la Vuelta"

Cian Uijtdebroeks sur ses routes d'entraînement pour la préparation de la saison 2023

© rtbf

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Il n’a que 19 ans mais va déjà entamer sa 2ème saison dans le peloton professionnel. Cian Uijtdebroeks est un talent précoce. Un jeune coureur belge passé des juniors aux pros comme un certain Remco Evenepoel. Une transition réussie grâce au bon encadrement de son équipe Bora-Hansgrohe. Cette semaine, il a pris la direction de Majorque pour un premier stage collectif avec ses équipiers. Majorque où il a donné ses premiers coups de pédale chez les pros cette année. Le 26 janvier dernier, dès sa 1ère course, le néo-pro s’est glissé dans l’échappée lors du Trofeo Calvia.

"Au début, ça roulait vraiment à bloc" se souvient Cian Uijtdebroeks. "C’était un peu un choc. Ils vont vraiment très vite pour prendre l’échappée. Et tout à coup, ça s’est arrêté. Chez les jeunes, on n’a pas cela. C’était quelque chose de perturbant. Mais j’ai pu faire partie de l’échappée. Le truc chouette, c’est que Tim Wellens y était aussi. Il est venu à ma hauteur et m’a dit : ‘Bien gamin ! C’est bien que tu sois ici’. J’étais complètement à bloc dans l’échappée. Tu es dedans et tu vois tous les coureurs, tous les maillots World Tour autour de toi et tu dis... Waouw on y est ! Comment c’est possible ?".

Bien gamin ! C’est bien que tu sois ici...

1m85 – 66kg. Un profil longiligne. Des qualités de grimpeur et un surnom : "De Vliegende Spaak"

"Oh... C’est un garçon très maigre qui roule très vite" raconte le garçon originaire d’Hannut. "C’est mon père qui m’a surnommé comme ça dans les catégories des jeunes parce que j’étais très fin et j’allais quand même vite... (rires)".  

Cet hiver, son vélo de course n’est resté que 2 semaines au garage. Cian n’aime pas rester inactif. Il a fait de la natation, du VTT et s’est aussi essayé au... gravel. Le Belge a participé au "Big Sugar Gravel".

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C’est une épreuve américaine réputée. "J’ai roulé 5h30. Presque 6h de course" explique le coureur de la formation Bora-Hansgrohe. "C’était presque à bloc du début à la fin. 160 pulsations de moyenne pendant presque 6h. C’est de la souffrance mais j’aimais bien".

Depuis le mois de novembre, il est repassé à la route. Un stage en solo à Gérone. Une préparation sous le soleil, mais aussi sur ses terres dans le froid et la brume automnale. Mardi dernier, à Hannut, 6h de vélo dans son Condroz et... 3° à peine. Longue sortie prévue par son nouvel entraîneur, John Wakefield. L’ancien coach du Team Emirates a rejoint la formation Bora-Hansgrohe.

Entraînement terminé! 6h02'31", 183km et une fin de sortie dans... l'obscurité.
Entraînement terminé! 6h02'31", 183km et une fin de sortie dans... l'obscurité. © rtbf

Un choc thermique avant de retrouver des températures plus clémentes à Majorque pour le premier rassemblement avec ses équipiers. Une préparation essentielle pour forger la base de sa condition et revivre de belles émotions.

Cette année, Cian Uijtdebroeks a gagné le Tour de l’Avenir. C’est le 4ème Belge à inscrire son nom au palmarès après Eddy Schepers (1977), Johan Bruyneel (1990) et Jan Bakelants (2008). Un succès prestigieux dans la lignée de grands noms du cyclisme !

"C’était un peu notre petit ‘Tour de France’" raconte le leader de l’équipe belge sur cette épreuve. "Je voulais me battre pour le général et voir ce dont j’étais capable sur une course de 12 jours. Le niveau était très haut. Encore maintenant, c’est difficile à croire que mon nom figure en dessous de Pogacar, Bernal et tout ça. C’était mes idoles. Et maintenant encore, ils restent mes idoles. Parfois, c’est difficile à comprendre parce que tu veux les encourager, mais d’un autre côté, ce sont aussi tes concurrents".

C’est difficile à croire que mon nom se trouve en dessous de Pogacar, Bernal...

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Et pour rivaliser à l’avenir avec ces concurrents, il va devoir encore progresser, gonfler son moteur et soigner son placement.

"J’ai déjà appris beaucoup, mais je dois encore apprendre à vraiment bien utiliser mes coéquipiers" ajoute Cian Uijtdebroeks. "Au début, j’essayais de me battre tout seul pour le placement, mais c’est impossible. Il faut être en bonne position, mais tes équipiers ne peuvent pas te prendre par la main et dire: ‘Viens Cian ! Suis-moi maintenant. On va un peu à gauche’. Tu dois les suivre et apprendre à faire ça de la meilleure façon possible".

En octobre, le jeune Belge s’est envolé vers les Etats-Unis pour faire des tests en soufflerie. Améliorer son aérodynamisme est une priorité pour les chronos. Tout comme son approche nutritionnelle.

"Oui, je mange beaucoup...(rires)" reconnait le grimpeur. "Et pourtant, je ne suis pas très costaud mais mon entraîneur le dit. On a dû faire des tests à l’effort et il a dit: ‘2h30 avant, vous ne pouvez pas boire du café et vous ne pouvez pas manger’. Tous les coureurs étaient en train de dire... ‘Pfffff... pas de café, c’est quoi ça ? Ce n’est pas sérieux ! Ok, on ne peut pas manger, pas de problème mais le café... Et moi, j’ai dit: ‘Allez, pas manger ? C’est quoi ça ? Moi, j’ai faim tu sais. Le café, je m’en fous mais allez, donne-moi quand même une banane ou quelque chose en main que je peux manger... (rires)".

Le café, je m’en fous ! Mais donne-moi une banane... J’ai faim !

L’année 2023 ne sera pas un copier-coller de cette saison. Son programme n’est pas encore fixé, mais Cian Uijtdebroeks ne fera plus le Tour de l’Avenir. Il aimerait revenir sur le Tour des Alpes et le Sibiu Tour pour y faire un résultat. La nouveauté ? Sa participation à des courses World Tour d’une semaine et peut être un premier grand tour.

 

"Ce qu’on veut changer un peu, c’est d’aller sur des tours d’une semaine au niveau World Tour" conclut Cian Uijtdebroeks. "Comme le Tour de Catalogne ou peut être le Dauphiné. Et voir si c’est déjà possible de jouer le général. Et puis, il y a la question de savoir si on fait à la fin de saison un grand tour ou pas. Si je réagis bien dans les courses World Tour d’une semaine, pourquoi pas faire un grand tour. Et si on y va, ce sera la Vuelta. On ne va pas encore faire le Tour de France... (rires). Certainement pas avec le parcours de cette année. Et pas le Giro ! Il y a trop de chronos pour moi... (rires)".

Chaque chose en son temps pour ce garçon souriant. Un jeune talent promis à un bel avenir.

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