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Classic Ciné: "Les Damnés" de Luchino Visconti: entre histoire, politique et fantasmes

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Par Fanny Guéret

Dans la filmographie de Visconti, il y a la flamboyance du Guépard ou de Mort à Venise…, et puis il y a son film le plus politique: Les damnés. L’action se passe dans les années 30 pendant la montée du nazisme en Allemagne. Le film, pourtant sorti en 1969, a encore une résonance aujourd'hui. Rudy Léonet et Hugues Dayez vous proposent de vous installer confortablement ce mercredi soir pour une longue séance autour ce classic gold parmi les classiques.

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Avec comme titre original La Caduta degli dei, Luchino Visconti nous plonge dans l'enfer du nazisme. Un épisode de l'Histoire qui peut, aujourd'hui encore, nous alerter sur les régimes totalitaires. Le réalisateur a choisi de montrer l'ascension du nazisme, et avec lui, le régime de la terreur et de la corruption, à travers une riche famille d'industriels. La grande aristocratie, un milieu que Visconti connaît bien, lui qui était un héritier d'une des plus grandes familles de Lombardie. Une fresque familiale avec quantité de personnages qui vont prendre place un à un et dont on va assister à la décomposition et à la totale décadence. Passion, rivalité, jalousie, haine, violence, perversion sexuelle, tout y passe, avec une belle montée en puissance telle une tragédie grecque. 

A sa sortie , Les Damnées ne laisse aucun critique indifférent. La plupart sont impressionnés, fascinés par ce film "vénéneux et angoissant" considéré comme l’une des œuvres les plus denses et les plus éblouissantes de Visconti. Le grande famille von Essenbeck (le nom à peine déguisé des Krupp von Bohlen und Halbach, puissante famille d’industriels allemands) constitue un noyau apparemment indestructible qui va pourtant se décomposer et devenir un cadavre que les nazis n’auront plus qu’à démembrer. Ainsi, il filme la famille von Essenbeck comme une transposition symbolique de la société toute entière qui est en train de se perdre et de se disloquer avec l’arrivée au pouvoir du parti nazi.

A la sortie du film, la presse a également salué la prestation du jeune acteur autrichien Helmut Berger dans le rôle de Martin von Essenbeck, le fils pervers et dépravé qui participe à l'orgie homo-érotique des officiers SA travesti en Marlene Dietrich, "idéal pour incarner la perversion" selon les dires de Visconti. Ils seront un temps amants et Helmut Berger deviendra par la suite l’acteur fétiche du réalisateur italien en jouant notamment dans Ludwig ou Le crépuscule des dieux (1972) et Violence et passion (1974).

L’affiche est complétée par un autre habitué du cinema de Visconti, Dirk Bogarde, et par la toute jeune Charlotte Rampling qui vivait ses débuts au cinéma, elle avait 23 ans au moment du tournage.

 

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