Si la Belgique engage Claude Puel, ce sera une réussite
C’est Philippe Léonard qui parle, enthousiaste. De leur période monégasque commune (1996-2001) il ne garde que de bons souvenirs, même s’il n’est pas dupe de certains traits de caractère difficiles de l’ancien milieu récupérateur de l’AS Monaco.
"Justement, beaucoup de choses viennent de là : il a joué 600 matchs pour l’AS, comme "ratisseur" en milieu de terrain. Accrocheur, jusqu’au-boutiste, infatigable, dur au mal, alors qu’il n’était pas le plus doué. Après (1996), il est d’abord devenu notre préparateur physique, et c’est vrai qu’il était très exigeant. Et comme entraîneur, il a aussi exigé cela de ses joueurs. On peut même dire qu’il était sévère. Je me souviens, en 99-2000, on était déjà champions à 7 matchs de la fin. Plusieurs cadres comme Fabien Barthez, Sabri Lamouchi et Marco Simone lui ont alors demandé d’alléger et de varier les entraînements, qui étaient durs. Il a refusé, parce qu’il est perfectionniste et obsédé par la victoire. Et ça a déplu aux anciens. Il était assez têtu. Il y a 2-3 ans, je lui ai rappelé cet épisode, et il a reconnu qu’il s’était trompé. Donc, apparemment, il a appris de ses échecs".
Pour l’ancien défenseur du Standard, celui qui fut élu meilleur entraîneur de Ligue 1 en 2005 et en 2006 possède plusieurs qualités qui en font un bon candidat sélectionneur pour la Belgique. "Il est bon tacticien, il est passionné et passionnant quand il parle de foot, ouvert au dialogue, et bon pédagogue. Dans un vestiaire de 35 joueurs, il va concerner les 35, personne n’est laissé de côté. Didier Deschamps avait fait l’inverse, lui. Il avait ses titulaires, et les autres (dont moi) se sentaient niés. Et quand à un moment de la saison il a manqué de joueurs (à cause de la CAN, de blessures, ou autre raison) il a été tout penaud. Avec Claude, après chaque match, on avait des vidéos, des analyses, des conseils, dans le but de faire progresser les joueurs".