Football

Claude Puel à la tête des Diables : l’un est "pour", l’autre "contre", et pas un peu !

Claude Puel, entraîneur de l'AS St Etienne lors de la rencontre entre le Football Club de Metz et l' AS Saint-Etienne le 30/10/2021

© 2021 Eurasia Sport Images

Par Pierre Deprez

Incroyable ! Deux coups de téléphone, deux avis diamétralement opposés. Ou presque.

Nous avons cherché à savoir qui était Claude Puel, dont il semble qu’il soit candidat à la succession de Roberto Martinez à la tête des Diables. D’abord un journaliste français qui l’a bien connu en Ligue 1. Un avis en tous points négatifs, ou presque. Puis Philippe Léonard, ex-international belge, champion de France à deux reprises avec l'AS Monaco sous Claude Puel. Que des louanges, ou presque.

Si la Belgique engage Claude Puel, ce sera une réussite

C’est Philippe Léonard qui parle, enthousiaste. De leur période monégasque commune (1996-2001) il ne garde que de bons souvenirs, même s’il n’est pas dupe de certains traits de caractère difficiles de l’ancien milieu récupérateur de l’AS Monaco.

"Justement, beaucoup de choses viennent de là : il a joué 600 matchs pour l’AS, comme "ratisseur" en milieu de terrain. Accrocheur, jusqu’au-boutiste, infatigable, dur au mal, alors qu’il n’était pas le plus doué. Après (1996), il est d’abord devenu notre préparateur physique, et c’est vrai qu’il était très exigeant. Et comme entraîneur, il a aussi exigé cela de ses joueurs. On peut même dire qu’il était sévère. Je me souviens, en 99-2000, on était déjà champions à 7 matchs de la fin. Plusieurs cadres comme Fabien Barthez, Sabri Lamouchi et Marco Simone lui ont alors demandé d’alléger et de varier les entraînements, qui étaient durs. Il a refusé, parce qu’il est perfectionniste et obsédé par la victoire. Et ça a déplu aux anciens. Il était assez têtu. Il y a 2-3 ans, je lui ai rappelé cet épisode, et il a reconnu qu’il s’était trompé. Donc, apparemment, il a appris de ses échecs".

Pour l’ancien défenseur du Standard, celui qui fut élu meilleur entraîneur de Ligue 1 en 2005 et en 2006 possède plusieurs qualités qui en font un bon candidat sélectionneur pour la Belgique. "Il est bon tacticien, il est passionné et passionnant quand il parle de foot, ouvert au dialogue, et bon pédagogue. Dans un vestiaire de 35 joueurs, il va  concerner les 35, personne n’est laissé de côté. Didier Deschamps avait fait l’inverse, lui. Il avait ses titulaires, et les autres (dont moi) se sentaient niés. Et quand à un moment de la saison il a manqué de joueurs (à cause de la CAN, de blessures, ou autre raison) il a été tout penaud. Avec Claude, après chaque match, on avait des vidéos, des analyses, des conseils, dans le but de faire progresser les joueurs".

Si Claude Puel a connu tant d’échecs c’est à cause de son ego démesuré

Notre interlocuteur souhaite rester anonyme, mais il connaît l’ancien entraîneur de Lyon, Nice et Saint Etienne en tant que journaliste spécialisé. Et le moins que l’on puisse écrire c’est qu’il n’est pas tendre avec lui.

"Le problème de Claude Puel c’est qu’il préfère mourir avec ses idées que de réussir avec celles des autres. Il est secret, borné, suffisant et autoritaire. Il a connu des succès en début de carrière, avec Monaco, Lille et Lyon, même si ça s'est mal terminé avec l'OL. Et ça lui est monté à la tête, il est devenu de plus en plus rigide. Et autosuffisant. A l'AS St Etienne (son dernier club, de 2019 à 2021 ndlr) il a voulu tout régenter et il s’est perdu : il a parfois commis des erreurs de coaching incroyables. Et s’est obstiné dans ses erreurs. Une année, avant le début de saison, comme la direction lui avait dit qu’il fallait faire des économies, vexé il a fait un mercato à zéro recrue, et est parti en stage de préparation avec trois jeunes gardiens inexpérimentés. A St Etienne, il a tué le club, et s'est suicidé".

Ce qui inquiète le plus, dans les propos de notre interlocuteur, c’est ce qu’il pense des qualités de leadership de l’éventuel futur patron de Kevin De Bruyne, Romelu Lukaku, Thibaut Courtois et autre Thomas Meunier. "C’est un bon tacticien mais c’est un piètre meneur d’hommes. Dans plusieurs équipes il est allé au clash avec des cadres : Juninho à l’OL, Jamie Vardy à Leicester, Stéphane Ruffier à St Etienne, et j’en passe. Et à chaque fois ce sont des conflits d’ego. C’est pour cela qu’il apprécie de travailler avec des jeunes. C’est plus facile de s’imposer. En fait, il a mal vieilli. Et aujourd’hui, la conduite à la baguette, l’attitude militaire, ça ne marche plus avec les joueurs.

Je suis presque certain qu’il a postulé à la tête des Diables rouges. Un de ses proches me l’a confirmé à demi-mot, et c’est une fonction qui l’intéresse, depuis longtemps".

On croise donc les doigts pour que ce soit Philippe Léonard qui dise vrai. Ou que Claude Puel ne soit pas choisi.

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