Climat en Belgique : retour sur les conditions météorologiques humides et capricieuses du printemps météorologique de 2023

Le printemps 2023 s’est distingué par des niveaux de précipitations inhabituellement élevés. Le mois de mars a même été le deuxième plus humide de la période de référence actuelle, tandis qu’avril a continué sur cette lancée pluvieuse. Les 241,6 mm de précipitations enregistrées à Uccle au printemps dernier dépassent largement la normale de 165,6 mm. La seule année ayant connu des précipitations plus importantes fut 2001, avec 276,6 mm.

La quantité d’eau tombée le 8 mars constitue le record journalier du printemps, avec 18,0 mm à Uccle. Il est à noter que des pluies importantes ont touché l’ensemble du territoire, avec des précipitations supérieures aux valeurs normales dans toutes les régions, allant de 110% de la normale en Lorraine belge à 140% dans la région de La Campine.

Malgré la pluviosité élevée de ce printemps, le nombre de jours d’orage est resté dans la moyenne, avec 25 jours enregistrés sur l’ensemble du territoire contre une normale de 24,8 jours.

La neige a également fait quelques apparitions remarquées. À Uccle, elle n’a été observée qu’en mars, sur deux jours où les précipitations étaient entièrement ou partiellement neigeuses. Sur l’ensemble du territoire, la neige a été présente lors de 14 jours de ce printemps humide, dont 13 jours en mars et un jour en avril.

Le printemps 2023 a été caractérisé par une alternance de périodes plus froides et plus chaudes. Les températures moyennes des trois mois du printemps ont ainsi été proches de leurs valeurs normales respectives, même si l’ensemble du printemps a été un peu plus frais que la moyenne : 10,2 °C en comparaison à une valeur normale de 10,5 °C.

Le mois d’avril a particulièrement attiré l’attention, avec une température maximale ne dépassant pas 18,4 °C à Uccle. De plus, le mois n’a pas connu un seul jour de printemps (max > = 20 °C), une situation qui n’avait pas eu lieu depuis 2016. Il n’y a eu que des jours de printemps au mois de mai dont 6 après le 20.

En plus de sa forte pluviosité, le printemps 2023 a été marqué par un manque de luminosité. Mars et avril ont été particulièrement sombres. Bien que le mois de mai ait été plus ensoleillé, le printemps dans son ensemble a été plus sombre que la normale à Uccle : 462 heures 43 minutes d’ensoleillement contre une valeur normale de 495 heures 19 minutes.

Sur le temps de midi, 100% de la consommation électrique belge a été assurée par le renouvelable lundi 29 mai. La vitesse moyenne du vent fut précisément dans la moyenne d’un mois de mai (3,3 m/s). Un peu plus de soleil que la normale mais pas beaucoup plus cependant, mai 2023 n’est "que" le 5e mois de mai le plus productif de nos 15 dernières années en matière de solaire. Environ 45% de notre consommation d’électricité due couverte par du renouvelable avec l’éolien et le solaire à part les égales (20% chacun environ). La biomasse environ 3%, les déchets environ 1% et l’hydroélectricité moins de 1%. La consommation d’électricité de la Belgique est toujours plus faible en 2023 qu’en 2022 (-3%) selon Energie Commune.

Nous retiendrons du printemps 2023 ses précipitations abondantes et son alternance de températures très contrastées. Cette période illustre bien les caprices de la météo et la diversité des conditions climatiques que nous pouvons rencontrer d’une année à l’autre. Même si le printemps météorologique de 2023 est le second printemps météorologique le plus arrosé de ces 30 dernières années, nous parlons déjà de sécheresse de surface ou de sécheresse météorologique en ce début d’été. Un incendie s’est même déclenché dans les Hautes Fagnes ce lundi 29 mai. L’anticyclone présent depuis la fin de mois de mai sur les Îles Britanniques engendre une situation de blocage, autrement écrit, il bloque les précipitations. Il va continuer d’influencer la météo ce week-end et même au-delà de la semaine prochaine. La bise de secteur nord-est est très asséchante pour les sols.