Une grève des jeunes médecins assistants, candidats spécialistes, aura lieu dès mercredi dans les hôpitaux, et peut-être pour plusieurs jours. Ils réclament globalement une revalorisation de leurs prestations et une diminution de la pression sur leur travail. La situation actuelle, selon eux, nuit à la qualité des soins. Les dernières négociations avec les institutions hospitalières et les syndicats médicaux, suivies par des discussions avec le ministre fédéral de la Santé, Franck Vandenbroucke (Vooruit) au sein de la commission nationale médecins-hôpitaux.
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Les médecins assistants, bien que diplômés, doivent effectuer une spécialisation de plusieurs années en fonction du domaine choisi, une spécialisation doublée d’un stage. Durant ces années, ces soignants sont payés 2200 euros net par mois et sont liés à l’hôpital via une convention de stage. C’est dans les conditions de prestation de ces stages que se trouvent les raisons de leur colère.
Suppression des rémunérations de garde, heures supplémentaires non rémunérées avant 60 heures par semaine, retrait sur salaire dès le premier jour d’absence… Les négociations ont eu lieu avec les associations hospitalières, puis avec le ministre de la Santé, qui proposait un refinancement à hauteur de 30 millions d’euros pour uniformiser les conventions de stage.
Les médecins assistants sont-ils exploités ?
Pour en parler sur le plateau de CQFD, 2 invités : Cédric HERMANS, président du Réseau Santé Louvain, chef du service hématologie aux cliniques universitaires St Luc et Jordan MARCELIS, assistant en chirurgie.
"Le travail à l’hôpital ce sont de longues heures, explique Jordan Marcelis, il y a des moments où vous vous levez la nuit vous avez fait 24 heures et vous vous dites : j’espère que ce ne sera pas moi qu’on suturera à cette heure"
"Au-delà de 24 heures de travail c’est comme avoir 1 gramme d’alcool dans le sang", ajoute-t-il. Avec la charge de travail, y compris administrative, il arrive que cette surcharge fasse déborder le vase : "parfois on se lève avec l’angoisse de faire une bêtise". Cela ressemble, dit-il en citant le président de l’ABSYM (Association belge des Syndicats médicaux), à de "l’esclavage moderne […] nous sommes une main-d’œuvre bon marché".