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Collision entre deux trains en Grèce : le bilan s'alourdit à 57 morts, manifestations contre les défaillances

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Par AFP, édité par Alain Lechien

La collision frontale entre deux trains en Grèce mardi soir a fait 57 morts, selon un nouveau bilan provisoire de la police, qui fait aussi état d'au moins 56 personnes disparues. "Le nombre de morts est de 57", a indiqué jeudi soir la porte-parole de la police, Constantia Dimoglidou, et "il est possible que quelqu'un ait pu être dans le train sans être déclaré disparu par des proches".

Le trafic ferroviaire est paralysé en Grèce par un mouvement de grève de 24 heures lancé par la Confédération panhellénique des chemins de fer pour dénoncer la collision entre deux trains.

Dans son appel à la grève, la Confédération regroupant tous les syndicats des cheminots dénonce "le manque de respect dont ont fait preuve les gouvernements au fil du temps envers les chemins de fer grecs, ce qui a conduit" à la catastrophe ferroviaire survenue mardi.

"Malheureusement, nos demandes constantes de recrutement de personnel permanent, de meilleure formation, mais surtout d’adoption des technologies de sécurité modernes, ont toutes été définitivement jetées à la poubelle", indiquent les syndicats. Le train interurbain qui appartient également à l’entreprise Hellenic Train responsable du secteur des transports chemins de fer en Grèce est également à l’arrêt. Les employés du métro d’Athènes observent également un arrêt de travail. Le syndicat des employés du métro d’Athènes (SELMA) explique "avoir des problèmes communs" avec la compagnie des chemins de fer. "Depuis des années, notre syndicat se plaint d’énormes pénuries de matériaux, de pièces de rechange, d’un énorme manque de personnel […], ce qui force le personnel en place à des heures de travail exténuant", souligne-t-il.

Après une scission de la compagnie des chemins de fer grecque OSE, le secteur des transports renommée Hellenic Train a été privatisé en 2017 et racheté par la société italienne publique Ferrovie Di Stato Italiane (FS) dans le cadre du programme de privatisations exigé par les créanciers du pays (BCE, UE, FMI) lors de la crise économique (2009-2018).

Le chef de gare "reconnaît ce qu’il a fait"

Le gouvernement grec a reconnu des "faiblesses chroniques" : "Les retards (pris dans la modernisation des chemins de fer) trouvent leur origine dans les pathologies chroniques du secteur public grec, dans des décennies de faiblesse", a admis le porte-parole du gouvernement Yannis Oikonomou lors d’un point presse. Les défaillances du secteur public ferroviaire grec sont pointées du doigt après la collision frontale de deux trains qui se trouvaient sur la même voie depuis plusieurs kilomètres.

Le chef de gare âgé de 59 ans a été arrêté mercredi et poursuivi pour "homicides par négligence" et pour avoir provoqué des "blessures corporelles". Il devait expliquer comment un train transportant 342 passagers et dix employés des chemins de fer, reliant Athènes à Thessalonique, a pu être autorisé à emprunter la même voie qu’un convoi de marchandises.

M. Oikonomou a assuré que "l’erreur a été avouée par le chef de gare lui-même" et son avocat a confirmé qu’il "reconnaît ce qu’il a fait". S’il est reconnu coupable, le chef de gare risque la prison à vie. Parallèlement, le nouveau ministre des Transports, Giorgos Gerapetritis, a présenté ses excuses aux familles des victimes, tout en faisant "une autocritique complète du système politique et de l’État".

Manifestation près du parlement grec, Athènes
Manifestation près du parlement grec, Athènes © AFP

Quelque 700 personnes, selon la police, se sont rassemblées jeudi soir devant le siège de la compagnie grecque des chemins de fer Hellenic Train à Athènes pour protester contre les défaillances qui ont conduit à l'accident de trains meurtrier mardi soir. Les manifestants ont observé une minute de silence à la mémoire des 47 personnes, dont de nombreux jeunes, qui ont trouvé la mort dans cette collision frontale entre deux trains.

Quelque 2000 manifestants se sont rassemblés à Thessalonique, dans le nord de la Grèce, pour protester contre les défaillances qui ont conduit à une catastrophe ferroviaire meurtrière mardi soir.

La manifestation a donné lieu à des jets de pierre et de cocktails Molotov mais "le calme est désormais revenu", a précisé un porte-parole de la police de Thessalonique, deuxième ville du pays.

 

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