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Colombie : la dissidence des FARC "prête" à négocier la paix à compter du 16 mai

Colombie : la dissidence des FARC dit vouloir la paix (AFP 15/04/2023)

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Par AFP, édité par Lavinia Rotili

Dans la plus pure tradition des anciennes guérillas marxistes d’Amérique latine, la dissidence des FARC a annoncé dimanche, au cours d’un grand rassemblement "populaire" dans le sud de la Colombie, être "prête" à négocier la paix à compter du 16 mai avec le gouvernement de gauche du président Gustavo Petro.

"Nous annonçons au monde entier que nos délégués à la table du dialogue avec le gouvernement sont prêts pour le 16 mai", a déclaré une porte-parole de l’état-major central des FARC (EMC-FARC), principale dissidence des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), qui avait refusé de signer l’accord de paix historique de 2016 entre le gouvernement et la guérilla marxiste.

L’EMC-FARC "espère que l’installation officielle de la table de négociations pourra avoir lieu", selon cette porte-parole, s’exprimant à la tribune de ce rassemblement "populaire" inédit organisé en plein territoire de la guérilla, dans la savane de la région de San Vicente del Caguan, dans le département de Caqueta.

Donné pour mort en 2022 par le gouvernement conservateur sortant, le numéro un de la dissidence, "Ivan Mordisco", accompagné de son état-major, était présent, en treillis et souriant, devant plusieurs milliers de personnes, en très grande majorité des paysans, membres d’organisations sociales et sympathisants de la rébellion.

"Nous venons avec la pleine conviction et espérance que depuis ce point de départ, nous pouvons commencer à construire la feuille de route qui permettra à la Colombie d’éradiquer les causes du conflit", a déclaré peu après à la tribune "Ivan Mordisco".

"La table de dialogue inaugurera une nouvelle culture politique, dont le peuple sera le protagoniste, et dont les FARC seront les garants", a-t-il affirmé, derrière ses lunettes fumées.

Sous son commandement, les dissidents, qui se considèrent comme les vrais héritiers des FARC – longtemps la plus puissante guérilla marxiste d’Amérique latine —, ont fédéré ces derniers mois plusieurs autres "Fronts" de la dissidence opérant dans diverses régions de la Colombie.

Dans son discours, le chef de la dissidence a évoqué la "tristesse" suscitée en son temps chez ses troupes par l’accord historique de 2016, qui a abouti au désarmement de l’essentiel des FARC.

"Le peuple comme souverain doit être écouté et ses besoins satisfaits", a-t-il plaidé, posant son mouvement comme un défenseur des "opprimés" mais également de la planète et de l’environnement, engagé dans le "massacre en cours contre la nature".

Avec ce rassemblement, les dissidents des FARC répondent ainsi à la proposition de négociation par le président de gauche Gustavo Petro, élu à l’été 2022, qui ambitionne de rétablir une "paix totale" dans le pays, après plus d’un demi-siècle de conflit interne et d’agissements de nombreux groupes armés.

Des membres de la principale dissidence des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), le 16 avril 2023 à San Vicente del Caguan, dans le sud de la Colombie.
"Ivan Mordisco", numéro un de la dissidence des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), le 16 avril 2023 à San Vicente del Caguan, dans le département de Caqueta, en Colombie.
Des membres de la principale dissidence des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) lors d’un rassemblement à San Vicente del Caguan, dans le département de Caqueta, dans le sud de la Colombie.
Des membres de la principale dissidence des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), le 16 avril 2023 à San Vicente del Caguan, dans le sud de la Colombie.

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