Le président colombien Ivan Duque a annoncé dimanche une "modernisation" de la police, mise en cause pour sa violente répression des manifestations sociales qui secouent le pays depuis plus d'un mois et ont fait plus de 60 morts.
Le chef de l'État a déclaré avoir ordonné la rédaction d'un "décret qui modernisera la structure organisationnelle de la police nationale, avant tout pour consolider la politique en matière de droits humains", lors d'une cérémonie de promotion de policiers à Bogota.
Sans reprendre mot pour mot la revendication des manifestants qui réclament une profonde "réforme" de la police, Ivan Duque a prévu une "transformation" de l'institution qui, dans ce pays sud-américain marqué par des décennies de conflit armé et la lutte contre le narcotrafic, dépend du ministère de la Défense.
Le président conservateur a également annoncé la création au sein de la police d'une "direction des droits de l'homme" dirigée par un expert extérieur aux forces de l'ordre.
Cette annonce intervient le jour même de l'arrivée en Colombie d'une délégation de la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH), chargée d'évaluer la situation des droits humains au cours des dernières semaines de soulèvement social.
Les manifestations, d'une ampleur inédite dans ce pays de 50 millions d'habitants, ont d'abord éclaté contre un projet de réforme fiscale visant à augmenter la TVA et à élargir la base de l'impôt sur le revenu, lancé par le gouvernement en pleine pandémie de coronavirus.
Le soulèvement s'est traduit par des appels à des réformes pour une société plus égalitaire et à une dénonciation de l'usage excessif de la force par les forces de sécurité.