En République démocratique du Congo, dès l’indépendance, les cours d’histoire reviennent sur la colonisation. Mais dans un premier temps, ils minimisent vraiment les abus coloniaux. Alors, depuis, les manuels scolaires restent très lacunaires. Les professeurs sur place, surtout, manquent cruellement de support pédagogique. En Belgique, le professeur peut avoir un ordinateur, un projecteur. Au Congo, il n’avait qu’une craie et un tableau. Malgré tout, Willy Tombola, professeur d’histoire à l’Athénée Victoire à Kinshasa, l’explique : il est important que les élèves congolais connaissent l’histoire de leur pays. Mais c’est au moins aussi important pour les élèves belges. "Ils ont nos matières, ils ont nos richesses. Alors c’est pourquoi ils veulent savoir d’où sont venues ces richesses. Pour moi, elles ont été exploitées, comment ils ont quitté l’Afrique ou le Congo pour la Belgique. C’est pourquoi ils veulent aussi savoir la provenance de ces richesses, la richesse qui a fait à la Belgique un grand pays, une grande puissance."
Colère, esprit de vengeance sont les premiers sentiments à chaud des élèves congolais quand ils en apprennent plus sur la colonisation. Mais l’éducation et le temps jouent le rôle pour aider ces jeunes à prendre du recul. Pembellé et Tania ont 13 et 14 ans. "Les Belges nous ont maltraités. Ils nous ont tabassés et nous ont tués. Tout ça. Pour être franc, je n’ai pas vraiment l’esprit de vengeance parce que ce sont des frères. Vous voyez ?".
"Avant, j’avais de la colère, de la haine. Moi aussi, je me disais 'Un jour quand je vais grandir, je vais remettre ça. Je vais me venger parce que les Blancs n’aiment pas les Noirsi. Je disais n’importe quoi parce que je ne savais rien. J’étais encore petite, mais en grandissant, j’ai appris qu’il ne faut pas remettre du mal au mal. Nous sommes des Congolais. L’Afrique nous apprend 'un pour tous et tous pour un'."