Un coup de cœur qui nous emmène au cœur d’une des entreprises les plus improbables du rock. ''Sunday Morning'' extrait de ''The Velvet Underground & Nico'', la voix de Lou Reed sur le premier et mythique album du Velvet Underground. Un classique du rock qui a pourtant connu un retentissant échec commercial à sa sortie.
Ce sera la bande-son de notre BD du jour très simplement intitulée ''Une Histoire du Velvet undergound''. Pour rappel, ce groupe new-yorkais emmené par Lou Reed et son ami-ennemi Gallois John Cale va dynamiter le rock au milieu des sixties sous la férule d’un prestigieux producteur, Andy Warhol. Warhol qui aura autant servi à ouvrir des portes qu’à desservir le groupe par son inexpérience de la production musicale, comme le montre bien cette BD très documentée.
Une BD pour les fans de rock ou pour ceux qui connaissent déjà l’histoire du Velvet ? Pour répondre à cette question, parlons de l’axe que s’est choisi l’auteur, graphiste et musicien lui aussi. Il s’est centré sur les personnages hors-norme du Velvet, délaissant carrément les décors, au profit d’une BD serrée autour des quelques protagonistes et des enjeux du groupe. On s’intéresse donc surtout à l’aventure humaine d’un groupe qui aura passé autant de temps à exploser sur scène qu’à imploser du fait de ses dissensions et de ses mauvais choix. Warhol n’y est pas épargné. Mais l’ego sans partage de Lou Reed en prend aussi pour son grade, tout comme la chanteuse allemande Nico, qui sera la première à se faire jeter du groupe.
''Une histoire du Velvet Underground'' par Prosperi Buri, Dargaud
Nico, que l’on croise d’ailleurs dans une autre biographie musicale en BD sortie ces jours-ci, ''Leonard Cohen Sur un fil '', que l’on doit au Québécois Philippe Girard, chez Casterman.
Si vous aimez autant le Velvet que Cohen, pourquoi pas ? Les deux livres sont cependant aux antipodes l’un de l’autre. Autant la lecture de l’histoire du Velvet Undergound est fluide, autant la bio de Cohen fait largement appel à une connaissance présupposée de son univers par les lecteurs et donne une impression de bio hachée, faite d’instantanés souvent trop courts pour s’y attacher. Si votre budget ne vous en permet qu’une, je vous invite plutôt à découvrir les déconvenues de la bande de fous furieux emmenée par Lou Reed et dont la pochette du premier album, bien évidemment créée par Andy Warhol, fait presque partie des images de l’inconscient collectif. Pour les distraits, c’est une simple banane jaune sur fond blanc.
''Leonard Cohen Sur un fil'' par Philippe Girard, c’est chez Casterman