Coronavirus

Comité de concertation : la fermeture du monde de la nuit est "une incompréhension totale" pour le secteur

© Getty Images

Par Belga

La fermeture des discothèques et boites de nuit annoncée par le Comité de concertation vendredi est reçue comme une "vraie claque" et suscite "une incompréhension totale" pour tout le secteur du monde de la nuit qui prévoit le "retour des soirées clandestines sans aucun contrôle", se désole Lorenzo Serra, porte-parole de Brussels By Night Federation.

Le Comité de concertation a décidé vendredi de fermer les discothèques et dancings pour une période de trois semaines, jusqu'au 15 décembre prochain minimum, soit la date de la prochaine réunion interministérielle entre entités fédérales et fédérées. La nouvelle mesure entre en vigueur dès demain/samedi.

C'est bien évidemment là un coup dur pour le monde de la nuit qui n'avait pu rouvrir que le 1er octobre dernier, après 19 mois de fermeture.


►►► À lire aussi : Comité de concertation : boîtes de nuit, Horeca, rassemblements, sphère privée... quid pour les prochaines semaines ?


"Nous avions demandé aux autorités de ne pas jouer au yoyo, et elles n'ont pas tenu leurs promesses. Avec le Codeco de la semaine passée (obligation, en plus de la possession du CST, du port du masque ou d'exiger un autotest sur place, NDLR), nous avions déjà investi beaucoup d'argent pour payer des caisses entières d'autotests. Nous étions devenus l'un des secteurs les plus 'safe' de Belgique avec ce CST+. Cette décision maintenant, c'est vraiment très dur à comprendre", renchérit Lorenzo Serra.

Mentalement, et financièrement, c'est difficile. Le secteur va se réveiller avec une vraie gueule de bois

"Mentalement, et financièrement, c'est difficile. Le secteur va se réveiller avec une vraie gueule de bois, et au vu des timings, on sait qu'on ne va pas commencer à préparer les festivités de fin d'année, période la plus rentable pour nous."

Pour ce porte-parole, cette décision est un aveu d'échec pour une politique sanitaire basée sur le long terme. "Le CST lié à l'autotest était une preuve d'une volonté de 'vivre avec le virus' comme l'ont souvent rappelé les politiques. Et ici, on retombe dans une recette qui n'a déjà pas marché l'année passée. Et on sacrifie à nouveau notre secteur alors qu'aucun chiffre ne vient prouver que nous sommes plus responsables que d'autres de la propagation du virus."

Prolongation en vue ?

Dans une boîte de nuit emblématique de Bruxelles, on s'inquiète encore plus de la prolongation potentielle de cette fermeture. "On est reparti pour refermer. Et vous savez comme moi qu'il risque de s'agir d'une fermeture à rallonge comme nous avons déjà pu le connaître durant un an et demi depuis le début de la crise", se désole Evelyne Devroye, patronne d'une célèbre boîte de nuit à Bruxelles. "C'est un vrai retour à la case départ".

Le coup de grâce

Le SNI (Syndicat neutre pour indépendants) se montre aussi fort inquiet pour le monde de la nuit. "C'est probablement le coup de grâce pour beaucoup qui ont été fermés un an et demi et n'ont pu rouvrir que deux mois. Tous ces secteurs ont toujours été de bons élèves qui ont suivi toutes les restrictions qui leur ont été imposées. Il suffit de penser au CST, qui pourtant a entraîné une baisse de 30% de leur chiffre d'affaires, à l'installation d'un compteur de CO2 et, plus récemment, à la réintroduction des masques obligatoires ou des tests rapides", soulève le SNI qui estime que vendredi était un "nouveau jour noir pour les indépendants".

Sur le même sujet :

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma... Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Sur le même sujet

Articles recommandés pour vous