Quand les grands studios hollywoodiens, ou de plus petits producteurs indépendants, raflent les prix, la question peut se poser mais moins. Car le producteur n’est pas le diffuseur. Le public choisira sa salle de cinéma comme d’habitude. De plus, ces salles ne font pas une concurrence directe à cet autre diffuseur qu’est… La RTBF et sa plateforme Auvio. Parler de Netflix en revanche, c’est potentiellement donner envie au public de s’abonner à la plateforme, qui plus est payante, de vidéo à la demande. Or on en parle de plus en plus. Et pour cause.
Ce week-end, à la Mostra de Venise, Netflix a participé à la production de plusieurs films primés. Incontournable. Dans un cas comme celui-là, notre Monsieur Cinéma, Hugues Dayez, pourrait difficilement ne pas citer la plateforme. C’est même un fait d’actu en soi. Qui valait d’être mentionné au JT, comme on le voit sur la photo d’illustration de cet article.
Scorcese, Campion, Sorrentino, etc : sur les plateformes
Et cela risque bien de se répéter, puisqu’il s’agit du fruit d’un positionnement stratégique. "C’est de l’image de marque", explique Hugues Dayez. "Les plateformes vont chercher ceux que les studios hollywoodiens ne veulent plus produire parce que ces derniers sont entrés dans une logique de films avec des investissements très lourds mais avec un espoir de return très fort (par exemple les films de super héros). Tout un pan du cinéma plus arty, plus d’auteurs n’est plus produit. Netflix, ayant dès le départ une vision mondialisée, choisit des auteurs avec une aura internationale comme Scorcese, Campion, Sorrentino (grâce à l’Oscar qu’il a eu pour "La grande belleza"). Ce ne sont pas les vaches à lait de Netflix mais ça peut leur attirer un public qui était plus réticent aux plateformes, un public de cinéphiles. Ils courent plusieurs chevaux à la fois."
La réalisatrice Jane Campion (Lion d’argent pour "The power of the Dog") l’a affirmé lors de cette Mostra : sans le soutien du géant américain, son film n’aurait pas existé.