Belgique

Comment identifier les chenilles processionnaires installées en Wallonie ?

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Par Carl Defoy

C’est la pleine saison pour les chenilles processionnaires. Elles se multiplient en Wallonie surtout depuis 2 ou 3 ans. Sécheresse et chaleur favorisent leur présence. Or, elles présentent un danger à ne pas négliger.

Il y a quelques semaines, Arlon a averti sa population : plusieurs ouvriers communaux avaient été blessés. C’est une des régions infestées mais à l’Est de Charleroi, presque toute la Wallonie est concernée par la présence des chenilles processionnaires. Depuis 2018, elles colonisent l’espace en progressant chaque année d’environ 25 kms autour du nid de l’année précédente.

Ne pas confondre

On confond souvent les chenilles processionnaires avec les Hypomeutes qui tissent aussi de grandes toiles, ou avec les larves de Bombyx qui ont également de longs poils mais sont sans danger.
Alors, comment reconnaître les processionnaires ? 3 critères, explique Quentin Leroy, entomologiste au SPW : elles ne sont présentes que sur les chênes, jamais sur d’autres arbres ou haies ; elles se déplacent en groupe, à la queue leu leu ; leurs nids, de la taille d’une balle de ping-pong ou alors assez plats abritent jusqu'à un millier d’individus voire davantage.

Les chenilles processionnaires ne construisent leur nid que sur des chênes
Les chenilles processionnaires ne construisent leur nid que sur des chênes © SPW - Quentin Leroy

Dispersion puis disparition

Le Centre de Crise de Wallonie suit la situation de près. Il informe les pouvoirs locaux et, sur son site web, les citoyens concernés.
Il s’attend à ce que les populations de processionnaires continuent à croître pendant deux ou trois ans. Ensuite, vraisemblablement pendant une dizaine d’années, les chenilles seront moins présentes… avant de revenir pour un nouveau cycle de 5 ans.

Détruire les nids

Impossible d’éradiquer tous les nids. Les services de secours n’interviennent que sur les endroits critiques. Et si c’est sur un domaine privé, c’est au propriétaire à agir. Mais surtout pas par ses propres moyens !
C’est beaucoup trop dangereux, avertit Yannick Paulet, du Centre de Crise Wallon. Il faut un équipement spécial pour s’approcher des nids et les détruire en les brûlant ou en les aspirant. C’est la raison pour laquelle une intervention coûte au moins 200€ !

La taille des nids peut varier : de la dimension d'une balle de ping-pong à...
La taille des nids peut varier : de la dimension d'une balle de ping-pong à... © SPW - Quentin Leroy

Au fil du temps, la sensibilité augmente

Avant la destruction, il vaut mieux éloigner du nid ses animaux domestiques, éviter de sécher du linge en plein air et il est conseillé de laver abondamment les légumes du jardin : les microscopiques poils urticants que les chenilles projettent et qui volent dans l’air peuvent causer de graves problèmes de santé aux systèmes digestif, pulmonaire ou cutané. Un premier contact est, parfois, sans conséquence, avertit Quentin Leroy. Mais plus les contacts sont répétés, plus la sensibilité et les réactions augmentent.

"Processionnaire" : toute l'explication est dans l'image !
"Processionnaire" : toute l'explication est dans l'image ! © SPW - Quentin Leroy

A l’heure où l’on aime se promener dans les bois, quand les camps de jeunesse se multiplient, il faut rester attentif et signaler la présence des chenilles aux autorités communales ou au Service Public de Wallonie. C’est capital pour, le cas échéant, informer les services de santé et permettre une réaction adéquate.
Il faut d'ailleurs le savoir : les répercussions d’un contact peuvent encore se produire après quelques jours, préviennent les agents du Service Public de Wallonie.

SVP, une à la fois !

Enfin, on évoque parfois une autre chenille processionnaire, celle du pin. Elle véhicule les mêmes caractéristiques et la même dangerosité que sa cousine du chêne. Mais, à ce stade, sa progression actuelle la stoppe aux portes de Paris. Contrairement à ce qu’on peut parfois entendre, le SPW assure donc qu’on ne la rencontre pas en Belgique.

Ce ne sont pas les longs poils blancs qui sont urticants mais de minuscules harpons, présents entre les "plaques" noires du dos et que les chenilles projettent
Ce ne sont pas les longs poils blancs qui sont urticants mais de minuscules harpons, présents entre les "plaques" noires du dos et que les chenilles projettent © SPW - Quentin Leroy

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