C’est le premier documentaire sur Kim Novak et il est passionnant. La Trois et Auvio vous proposent de découvrir la carrière inspirante d’une jeune femme que rien ne destinait au cinéma, qui va être façonnée pour devenir la rivale de Marylin Monroe et qui va réussir à s’émanciper du système hollywoodien. Avec la participation exclusive de Kim Novak elle-même, ce film donne un écho au mouvement #MeToo.
Marylin Novak de son vrai nom n’a jamais rêvé d’être actrice mais plutôt artiste peintre et pourtant, elle va devenir une immense star, rebelle toute sa vie pour rester elle-même. À la fin des années 50, elle cartonne au cinéma, mais elle restera surtout l’inoubliable blonde du maître du suspense Hitchcock dans Sueurs Froides. Sueurs Froides, une belle mise en abîme d’Hollywood qui transforme ses actrices en objet du désir masculin, même si ce n’était pas le but recherché par son réalisateur.
Son histoire commence en 1953. Elle a alors 20 ans et est repérée par un chorégraphe qui veut lui faire faire un essai caméra au Columbia Studio. La jeune femme va taper dans l’œil de l’industrie qui voit en elle la remplaçante de Rita Hayworth, vieillissante, le plus vilain défaut dans le système hollywoodien !
En même temps, ils cherchent à rivaliser avec leur concurrent de la Fox qui abrite en son sein une certaine Marylin Monroe. Passée à la moulinette des fantasmes masculins, elle va alors subir une transformation physique et identitaire insensée.
Mais même en blonde platine, elle résiste et va remporter de petites et grandes batailles : la petite touche violette qu’elle fait ajouter comme reflet à ses cheveux, d’où son surnom de "blonde lavande", le régime imposé qu’elle contourne en mangeant en cachette… et son nom à la résonance tchèque qu’elle gardera en tenant tête au patron tyrannique de la Columbia, Harry Cohn, en acceptant de changer uniquement de prénom.
Kim enchaîne les rôles, et peu importe si elle n’a jamais joué, on s’en fiche, elle est belle et c’est le principal. Petit à petit, à force de travail, elle va incarner une nouvelle génération d’acteur.trices qui cassent les codes de l’époque, une James Dean au féminin qui joue des rôles plus complexes, courageux et émancipateurs. Mais Hollywood continue de l’enfermer dans des rôles de sex-symbol tout en la payant 10 fois moins que ses partenaires masculins. L'actrice se met en grève et obtient d’être payée 4 fois plus, une révolution dans le système des contrats abusifs.