Comme tous les jeunes mammifères, les louveteaux ont une frimousse similaire à celle de nos propres enfants : une assez grosse tête, un mignon petit nez et de grands yeux expressifs, explique Didier Demorcy.
Et comme tous les mammifères, nous sommes conditionnés à reconnaître ces petiots, quelle que soit leur espèce, comme des êtres à protéger et à chérir.
Au fil des ans, nos ancêtres ont sans doute favorisé des louveteaux conservant à l’âge adulte ces expressions faciales qu’ils appréciaient tant et que nous apprécions toujours. Du même coup, ils ont renforcé certains comportements juvéniles associés. Et c’est ainsi que les louveteaux, devenus chiens, continuent à aboyer à l’âge adulte. Les humains ont d’ailleurs vite appris à associer ces alertes sonores à l’approche d’éventuels dangers.
Dernièrement, certains scientifiques ont même avancé l’hypothèse qu’en prenant ainsi en charge, de façon permanente, toutes ces tâches d’alerte et d’aguets, nos désormais fidèles compagnons ont permis à nos ancêtres de développer et de complexifier leur propre outil de communication : le langage parlé.
Ce processus de coévolution s’est déroulé dans un contexte culturel et écologique bien particulier, et surtout à une époque où les humains ne possédaient pas encore d’armes à feu, dont les loups ont appris, depuis lors et à leurs dépens, à se méfier.