Il existe beaucoup d’initiatives anti-harcèlement en Belgique. Des campagnes de sensibilisations sont lancées régulièrement aux quatre coins du pays et impliquent peu à peu les groupes cibles (femmes, filles, femmes trans) dès leur création. "C’est essentiel de les intégrer pour que la conscientisation rayonne à tous les niveaux," explique Catherine Péters. "Les choses bougent dans le bon sens. On voit apparaître des campagnes et des projets de plus en plus impactants, qui font changer (petit à petit) les mentalités."
File-moi ton 04 !
"Bonjour. Si vous lisez ce message c’est que vous avez mis une personne mal à l’aise. Avec vous elle ne s’est pas sentie en sécurité. Si une personne vous dit " non ", inutile d’insister. Apprenez à respecter les autres et leurs décisions. Merci."
Voici le type de SMS envoyé par le 0460/20.39.29, un numéro anti-relou lancé par l’entreprise bruxelloise Stoomlink et dont le principe est tout simple : on donne ce numéro à une personne qui nous importune, en faisant croire que c’est le nôtre. Si le harceleur nous envoie un message, il en reçoit un en retour lui expliquant qu’il a été irrespectueux. S’il appelle, il tombera sur un répondeur anonyme. Une idée intéressante, destinée à se débarrasser plus facilement d’un.e relou, et surtout à conscientiser ce.tte dernièr.e aux harcèlements de rue.
Malheureusement, ce projet a dû prendre fin, faute de financement. Selon Hélène Ruelle, sa créatrice, “il faudrait un budget de 500 euros par mois pour faire fonctionner le système". Un projet qui pourrait être relancé s’il trouve une association preneuse.
La policière appât
Un autre dispositif axé 'conscientisation' (plus controversé) a été lancé par la police de Liège, en 2020. Il s’agit d’une brigade chargée de traquer les harceleurs de rue, avec comme appât, une policière en civil. Derrière elle, des policiers prêts à intervenir. L’objectif étant, certes de verbaliser des actes de sexisme ordinaire, mais surtout de faire prendre conscience aux gens de l’existence de l’infraction, de la peine rattachée et du caractère totalement inapproprié de leur comportement. La police de Liège a été récompensée pour cette démarche.
Poésie masculine
“Poésie masculine”, c’est le nom d’un projet immersif installé à Tour & Taxis, en début d’année et qui pourrait être relancé ! "Le but était de modifier les comportements, éduquer les hommes, déconditionner les femmes et aider les témoins," peut-on lire sur le site de l’initiative. Le public est invité à déambuler dans une installation interactive, et à vivre le harcèlement de rue. Selon les organisateurs, "les témoignages sont unanimes, l’expérience est très forte et amène au débat. Elle permet une prise de conscience aux hommes. Elle aide à déconditionner les femmes et libère leur parole."