Comment se débarrasser du coronavirus : qu'apprendre des stratégies suivies par la Nouvelle-Zélande, la Corée du Sud et la région de Wuhan ?

La Nouvelle-Zélande, la Corée du Sud et Wuhan : des méthodes pour se débarrasser du virus

© Montage de photos AFP

Il est déjà loin le moment où le Covid-19 n’était pas encore une pandémie, et où de nombreux pays pouvaient encore espérer y échapper. Le "nouveau" coronavirus est apparu en Chine, dans la province de Hubei en décembre 2019. En cet automne 2020, l’Europe est frappée par la deuxième vague de la maladie et tente de limiter son impact en reconfinant partiellement ou totalement.

Dans certaines parties du monde, des pays n’ont jamais été touchés par le virus, d’autres sont parvenus à s’en débarrasser. Comment ont-ils fait ? Ont-ils bénéficié d’avantages géographiques, économiques, sociaux ou culturels ? Quelles ont été les stratégies menées par les autorités ? L’université Johns Hopkins, à Baltimore dans le Maryland, compile de très nombreuses données sur la maladie, et son "Coronavirus Ressource Center" fait office de référence dans ce domaine. A la date du 12 novembre 2020, plus de 52 millions de cas d’infection ont été officiellement diagnostiqués depuis le début de l’épidémie. Et la maladie a déjà tué au moins 1,2 million de personnes dans le monde.

Contrôle des véhicules dans la région d'Auckland le 14 août 2020
Contrôle des véhicules dans la région d'Auckland le 14 août 2020 © DAVID ROWLAND - AFP

La Nouvelle-Zélande

En Nouvelle-Zélande, la Première ministre Jacinda Ardern a annoncé le 5 octobre 2020 que son pays avait "battu" le coronavirus pour la deuxième fois, et que les restrictions pouvaient être levées dans la grande ville d’Auckland, qui compte 1,6 million d’habitants. En 2020, cet Etat d’Océanie qui compte un peu moins de 5 millions d’habitants a rapporté au total 1635 cas confirmés de contaminations au coronavirus, dont 25 décès. Et il a utilisé à deux reprises la même stratégie pour combattre l’épidémie.

Cette stratégie est schématisée selon 4 niveaux d’alerte, chaque niveau implique un comportement demandé à la population : ce qui est recommandé et ce qui est interdit.

Niveau 1 ("prépare") :

  • Auto-isolement en cas de maladie
  • Test des symptomatiques
  • Contrôle de température aux frontières est quarantaine obligatoire à l’entrée du pays
  • Port du masque encouragé dans les transports publics et les magasins
  • Gestes barrières et hygiène des mains
  • Usage de l’application de tracing encouragé
  • Aide financière disponible.

Niveau 2 ("reduce") :

S’ajoutent aux mesures du niveau 1 :

  • Distance de sécurité de 2 mètres dans les magasins, d’un mètre sur les lieux de travail, dans les cafés, restaurants et centres de fitness
  • Masque obligatoire dans les transports publics et les avions
  • Affichage obligatoire du QR code de l’application de tracing
  • Pas de rassemblement de plus de 100 personnes

Niveau 3 ("restrict") :

S’ajoutent aux mesures des niveaux 1 et 2 :

  • Auto-isolation obligatoire dans l’attente du résultat d’un test
  • Télétravail et enseignement à distance recommandés, capacité réduite dans les écoles
  • Ne pas sortir de sa "bulle sociale", sauf pour des raisons scolaires ou professionnelles
  • Forte restriction des déplacements entre régions
  • Rassemblements de 10 personnes maximum réservés aux mariages et aux funérailles
  • Les lieux publics (bibliothèques, musées, cinémas, piscines, marchés, centres de fitness et autres) doivent fermer.

Niveau 4 ("lockdown") :

  • Tous les événements et rassemblements publics sont annulés
  • Fermeture de toutes les écoles
  • Fermetures des commerces non essentiels
  • Déplacements fortement limités
  • Rationnement des marchandises ou réquisition de bâtiments possibles
  • Priorisation des services de santé : les prestations non urgentes sont reportées.

Tests et application sur smartphone

Les tests sont gratuits, que l’on soit symptomatique ou pas, quelle que soit sa nationalité, que l’on ait une autorisation de séjour ou pas, même si on n’a pas de couverture sociale, ni de numéro de sécurité sociale.

Une application officielle sur smartphone (NZ COVID Tracer app) est destinée à retracer tous les contacts d’une personne infectée. Les lieux publics tels que magasins, restaurants ou entreprises doivent afficher à l’entrée un QR code à scanner avant de pénétrer dans les lieux. Tous les déplacements sont ainsi enregistrés afin de retrouver rapidement les personnes avec qui on a été en contact. Ces données sont automatiquement effacées après 60 jours.

Lorsqu’une personne est positive au test, elle doit respecter une quarantaine très stricte dans un hôpital ou, si cela n’est pas possible, dans un hôtel réquisitionné par les autorités. Une aide financière est fournie par le gouvernement pour les personnes dans le besoin, y compris pour les entreprises et les étrangers.

Les citoyens sont invités à dénoncer sur un site internet ceux qui ne respectent pas les règles sanitaires. Ce site a enregistré plusieurs centaines de plaintes.

Le premier cas de Covid-19 en Nouvelle-Zélande a été rapporté le 28 février 2020. A partir du 19 mars, les frontières aériennes sont fermées, sauf pour les résidents permanents. Le 21 mars, le niveau d’alerte 2 est déclaré. Le 23 mars, on passe au niveau d’alerte 3 et le 25 mars au niveau d’alerte 4. Le confinement strict du pays entier est ordonné, il durera sept semaines. Le niveau d’alerte redescend à 3 le 27 avril, puis à 2 le 13 mai.

Le 8 juin 2020, le gouvernement déclare qu’il y a plus aucun cas actif de Covid-19 en Nouvelle-Zélande. La Première ministre Jacinda Ardern décide que le pays peut repasser au niveau 1 d’alerte.

Malheureusement, de nouveaux cas sont détectés le 11 août. Dès le 12 août, l’alerte de niveau 2 entre en vigueur pour tout le pays, sauf pour la région d’Auckland, qui passe au niveau 3. A partir du 30 août, le niveau d’alerte redescend à 2 pour tout le pays, sauf Auckland. Ce n’est que le 5 octobre que le confinement d’Auckland est levé, plus aucun cas de contamination n’y ayant été relevé depuis 12 jours.

Les atouts de la stratégie néo-zélandaise :

  • forte adhésion de la population aux mesures sanitaires
  • tests disponibles gratuitement partout et pour tous
  • tracing et isolement très strict des cas positifs, et de ceux qui les ont approchés
  • le fait que c’est un archipel, qui n’a pas de frontière terrestre avec les pays voisins.

La Corée du Sud

Désinfection d'un restaurant scolaire à Séoul
Désinfection d'un restaurant scolaire à Séoul © JUNG YEON-JE - AFP

La Corée du Sud est souvent montrée comme un exemple en matière de lutte contre la pandémie du coronavirus. Dans ce pays de 51 millions d’habitants, 27.942 cas de Covid-19 ont été rapportés à la date du 12 novembre 2020, et 487 décès. Ce pays subi plusieurs explosions successives du nombre de cas, mais il est parvenu à chaque fois à aplatir les courbes. La stratégie suivie a été basée sur l’expérience antérieure de gestion de maladies infectieuses (le MERS-CoV et le SARS). Elle est basée sur plusieurs principes :

  • Ouverture : garder les frontières ouvertes, ne pas décréter de confinement généralisé obligatoire
  • Transparence : communiquer rapidement les données sur l’épidémie et informer sur la stratégie et les mesures gouvernementales
  • Implication civique : responsabilisation de la population
  • Innovation : chercher des solutions technologiques créatives et flexibles.

Le gouvernement coréen a nommé cette stratégie les "3 T" (Test, Trace, Treat).

Les tests

La population est invitée à se faire tester dans l’un des 633 sites déployés à travers le pays. Se faire tester est gratuit. Les échantillons sont traités par une centaine de laboratoires de dépistage, le résultat est livré dans les 6 heures qui suivent le prélèvement. Pas moins de 60.000 tests de dépistage peuvent être réalisés par jour. Des centaines de milliers de kits de dépistage sont distribués dans les cliniques. Dès la fin février, les tests peuvent être effectués sur des sites en "drive-in" : le conducteur reste dans son véhicule, minimisant le risque pour le personnel qui effectue le frottis. Des cabines provisoires avec interphones sont installées à certains endroits afin de permettre aux médecins d’effectuer une consultation sans contact.

Quarantaine et traçage

Lorsqu’une personne est testée positive, elle est hospitalisée si elle présente des symptômes importants. Sinon elle est placée en quarantaine selon une procédure très stricte. Celui qui ne respecte pas les conditions de cette quarantaine est passible d’une peine de travaux forcés ou d’une amende très importante. Les personnes en quarantaine doivent télécharger une application mobile spécifique, par laquelle elles envoient deux fois par jour un rapport sur leur état de santé. Grâce à la géolocalisation, cette application envoie une alerte lorsque la personne quitte son lieu de quarantaine. Les étrangers qui arrivent sur le territoire coréen sont aussi tenus de télécharger l’application "Self-Diagnosis App", disponible en quatre langues.

Cabine de consultation sans contact
Cabine de consultation sans contact © JUNG YEON-JE - AFP

Les règles à suivre en cas de quarantaine sont détaillées ici. Selon Catherine Linard, géographe de la santé à l’UNamur, la "stratégie de diagnostic très agressive" adoptée par la Corée du Sud, qui consiste à tester énormément de personnes et à isoler celles qui sont infectées et leur entourage, a été un atout dans la lutte contre la pandémie.

Foyers dans des groupes religieux

A plusieurs reprises des foyers de contaminations se déclarent au sein de groupes religieux. En mars 2020, par exemple, la mairie de Séoul porte plainte pour homicide et infractions aux lois sur le contrôle des maladies infectieuses contre les leaders de l’Eglise Shincheonji de Jésus, les accusant de ne pas avoir permis d’empêcher la propagation de l’épidémie. Quelque 5000 cas de contamination auraient été liés à ce groupe religieux, au cours cérémonies rassemblant des centaines de personnes. Les dirigeants de Shincheonji sont accusés de ne pas avoir encouragé leurs membres à coopérer avec le personnel de santé.

Masques et désinfection

Aucun confinement total obligatoire n’est décrété, mais la population est invitée à pratiquer la distanciation sociale, à porter un masque et à limiter les déplacements. Des campagnes de désinfection sont organisées dans le métro, les gares, les taxis, les centres commerciaux et autres lieux publics. Lorsqu’un cas positif est décelé, dès que les lieux qui ont été fréquentés par cette personne sont identifiés, ils sont décontaminés.

Drone de désinfection à Seongnam
Drone de désinfection à Seongnam © Ville de Seongnam (성남시)

Technologies innovantes

La Corée du Sud utilise des technologies innovantes pour lutter contre l’épidémie. C’est ainsi que des abribus équipés de caméras thermiques pour détecter les fiévreux et de rayons ultraviolets pour la désinfection sont développés et installés. Des drones sont utilisés pour la désinfection. Le gouvernement coréen investit des milliards d’euros afin d’encourager les entreprises à développer des robots, des drones, des hôpitaux intelligents ou des véhicules autonomes qui permettront de réduire les contacts. Cette stratégie "untact" passera par le développement de la 5G et l’intelligence artificielle.

Utilisation des données

Interrogé par la BBC, le professeur Justin Fendos de l’université Dongseo à Busan, détaille les informations qui ont été utilisées en Corée du Sud dans le cadre de la lutte contre l’épidémie :

  • les transactions lors de l’utilisation des cartes de crédit et de débit dans les magasins, les restaurants, ou pour l’achat de tickets pour les transports publics
  • l’historique des localisations des smartphones, fourni par les opérateurs de téléphonie mobile
  • les images des très nombreuses caméras de surveillance.

Selon lui, ces données ont permis de suivre les personnes infectées et de savoir quels lieux elles avaient fréquentés dans les jours qui ont précédé le moment où elles étaient positives. Ce qui permettait de prévenir ceux qui les avaient approchées et de désinfecter ces endroits. Alors que dans de nombreux pays cela pourrait être ressenti comme une intrusion insupportable dans la vie privée, Justin Fendos explique que, culturellement, les Coréens ne voudraient pas se sentir responsables d’avoir contaminé quelqu’un. De plus, ils sont enclins à faire confiance au gouvernement quand il leur demande de faire quelque chose.

Ecoles

Dès le mois de mars 2020, les écoles sont fermées. Elles ne rouvrent que partiellement à partir du 20 mai, et moyennant des conditions très strictes. Les locaux sont décontaminés, la température des élèves est contrôlée plusieurs fois par jour, la désinfection des mains est obligatoire. Les élèves doivent indiquer chaque jour via une application sur smartphone s’ils présentent des symptômes. S’ils oublient de le faire, ils ne peuvent pas entrer dans l’école. Chacun doit respecter les distances avec les autres, des marquages au sol indiquent les sens de circulation et des panneaux isolent les élèves lorsqu’ils sont assis à leur table de travail. Ils doivent porter un masque en permanence (sauf lorsqu’ils mangent le midi). Les sports de contact sont annulés. Dès qu’un foyer d’infection est découvert dans une école, elle est immédiatement fermée.

Contrôle aux frontières

La Corée du Sud n’interdit pas l’entrée sur son territoire, mais impose dès le 3 janvier des contrôles aux frontières. Ce contrôle est renforcé à partir du 19 mars. La température des voyageurs est vérifiée. Ils sont soumis à dépistage systématique dès le 22 mars et, à partir du 1er avril, une quarantaine de deux semaines est obligatoire pour tous ceux qui arrivent dans le pays. A partir du 13 juillet, les personnes venant de certains pays doivent présenter un certificat datant de moins de 48 heures prouvant qu’ils ont été testés négatifs.

Les atouts de la stratégie sud-coréenne :

  • forte adhésion de la population aux mesures sanitaires
  • tests disponibles gratuitement partout, résultats en six heures
  • tracing et isolement très strict des cas positifs
  • utilisation par les autorités des données privées au service de la santé
  • criminalisation de ceux qui ne respectent pas les règles de quarantaine
  • désinfection des lieux fréquentés par les personnes positives
  • forte réactivité
  • innovations technologiques

Wuhan, là où tout aurait commencé

A Wuhan, des hôpitaux de campagne ont été construits en quelques jours
A Wuhan, des hôpitaux de campagne ont été construits en quelques jours © STR - AFP

Wuhan est la capitale de la province de Hubei, dans le centre de la Chine. Elle est peuplée de 13 millions d’habitants et est reliée au reste du pays par des dizaines de lignes de chemin de fer, de routes et d’autoroutes. Wuhan dispose d’un aéroport international. Mais Wuhan est surtout célèbre dans le monde parce que c’est dans cette ville que le coronavirus serait d’abord apparu, en décembre 2019, sur un marché de la ville. Le marché de Huanan a été fermé le 1er janvier 2020. Par la suite, la Chine a interdit complètement le commerce et la consommation d’animaux sauvages.

Le 22 janvier 2020, alors que le virus a déjà contaminé plus de 500 personnes, la Chine décide de suspendre toutes les liaisons aériennes, routières, ferroviaires et fluviales avec Wuhan (ainsi que deux autres villes de la province de Hubei : Huanggang et Eezhou), alors que des millions de Chinois s’apprêtent à se retrouver en famille pour célébrer le Nouvel an lunaire. Le port du masque facial est rendu obligatoire sous peine d’amende à Wuhan et les commerces, cinémas et cybercafés sont fermés. La température corporelle des clients et du personnel est contrôlée à l’entrée des hôtels et autres lieux publics. Des barrages interdisent le passage, excepté pour des déplacements essentiels. Les bus et métros sont mis à l’arrêt dans ces trois villes. Les taxis sont réquisitionnés pour les urgences.

Dépistage de l'ensemble des habitants de Wuhan
Dépistage de l'ensemble des habitants de Wuhan © STR - AFP

Les hôpitaux sont rapidement surchargés, des files interminables de patients attendent leur tour pour être examinés. Le 25 janvier, la zone de quarantaine est élargie à presque toute la province de Hubei. Les autorités chinoises se souviennent de l’épidémie du Sras en 2003 et, au début de février, construisent plusieurs hôpitaux de campagne en quelques jours, anticipant un pic de contaminations au coronavirus. Dans les pharmacies, certains médicaments, comme les cachets contre la fièvre, sont rationnés. Les personnes malades sont sommées de rester chez elles et contrôlées. Des mesures de confinement, moins sévères, sont prises à Pékin et à Shanghai.

Début février 2020, une cinquantaine d’Européens, dont des Belges, sont rapatriés de Wuhan en prenant toutes les précautions sanitaires : ils sont testés et placés en quarantaine dans des hôpitaux.

Barrage pour contrôler le respect du confinement
Barrage pour contrôler le respect du confinement © STR - AFP

A partir du mois d’avril, les mesures de confinement commencent à être assouplies. Des millions de personnes sont testées, à Wuhan (tous les habitants) et dans le reste de la Chine. Première ville au monde à être mise en quarantaine pour cause de coronavirus, Wuhan est coupée du monde pendant 76 jours au total. Sur tout le territoire chinois, 92.336 cas de contaminations au coronavirus ont été rapportés à la date du 11 novembre, et 4749 décès. Officiellement, près de 3900 personnes sont décédées à Wuhan, ce qui représente 82% de tous les morts recensés dans l’ensemble du pays.

Le rôle des autorités

Les autorités chinoises ont été soupçonnées de vouloir minimiser l’étendue de l’épidémie dans ce pays. Aux Etats-Unis, des médias pointaient la lenteur avec laquelle la Chine a commencé à communiquer au sujet de ce que le président américain Donald Trump appelle "le virus chinois". Toujours est-il que la stratégie chinoise semble porter ses fruits. Elle a été analysée par le professeur Gregory Poland, qui dirige le département de recherche sur les vaccins à la clinique Mayo (à Rochester, Minnesota), dans une interview à la revue The Lancet. Selon lui, si la Chine a réussi à maîtriser la pandémie, c’est principalement grâce à deux facteurs : d’une part la rapidité de sa réaction et d’autre part une culture de l’engagement en faveur du bien commun.

Le 10 janvier 2020, les autorités chinoises publient la séquence du génome du virus. A partir de ce moment, une série de mesures sont rapidement mises en place. Comme décrit plus haut, Wuhan est mise en isolement dès le 22 janvier. La zone de quarantaine est élargie à la province de Hubei dès le 25 janvier. Des mesures de confinement sont ensuite prises dans d’autres villes chinoises. Les déplacements sont contrôlés via 14.000 check-points établis sur les routes, dans les gares et aux points de croisement des transports publics.

En quelques semaines, 9 millions de personnes sont testées dans toute la province. "Un système efficace de recherche de contacts" est alors mis en place à l’échelle du pays entier, explique le professeur Poland. Selon lui, d’autres facteurs ont été cruciaux dans la réponse donnée à la maladie : le fait de pouvoir construire rapidement des hôpitaux temporaires, et de fabriquer massivement des équipements de protection (masques, blouses ou gants).

La gestion centralisée de l’épidémie a aussi aidé. Mais le professeur Poland insiste aussi sur le fait que la population chinoise a très bien respecté les règles sanitaires édictées. "L’engagement en faveur du bien commun est ancré dans la culture, il n’y a pas l’hyper-individualisme qui caractérise certaines parties des Etats-Unis, et qui rend les citoyens résistants au respect des mesures de lutte contre le coronavirus". En Chine, il n’y a pas de mouvement antivaccins ou antiscience, insiste-t-il.

Les atouts de la stratégie chinoise :

  • forte adhésion de la population aux mesures sanitaires
  • gestion centralisée de l’épidémie
  • des millions de personnes testées
  • système efficace de recherche de contacts
  • construction rapide d’hôpitaux temporaires
  • capacité de fabrication des équipements de protection

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