Plusieurs gros dossiers budgétaires sont dans les tuyaux européens. A commencer par la révision du pacte de stabilité et de croissance. Depuis 1997, cet outil européen permet de coordonner les politiques budgétaires nationales. C’est la boussole que doivent suivre tous les ministres des finances de la zone euro pour garder un budget proche de l’équilibre. Ce pacte impose aux Etats membres de respecter un déficit public inférieur ou égal à 3% du PIB et une dette publique inférieure ou égale à 60% du PIB. En cas de dérapage incontrôlé d’une économie, par exemple si un pays atteint un niveau de déficit excessif, ou si sa dette publique explose, l’Etat concerné devra prendre des mesures de correction, au risque de se voir imposer des sanctions par l’UE.
Depuis la crise sanitaire, les règles du pacte ont été mises sous cloche mais cela n’empêche pas les critiques. Celles des pays du sud notamment dont la dette publique est largement dans le rouge. Ils reprochent au pacte de stabilité et de croissance de paralyser leurs économies en les empêchant de réaliser les investissements nécessaires dans les énergies vertes ou dans le numérique. Bref, le pacte de stabilité ne serait pas adapté aux crises à répétition que traverse l’Union, ses règles seraient obsolètes et freineraient les investissements du futur. Il faut adapter le logiciel.
C’est précisément ce que la Commission européenne compte faire. Dans les prochaines semaines, l’exécutif européen va présenter une proposition pour assouplir le fonctionnement du pacte.
Une idée qui n’a jamais vraiment plu à plusieurs Etats du nord de l’Europe. Le Danemark, les Pays-Bas, l’Autriche, la Suède et l’Allemagne veulent maintenir les règles originelles du pacte. " Je ne pense pas qu’on puisse de façon réaliste s’attendre à des changements fondamentaux sur les critères du pacte " avait déjà affirmé en janvier dernier Christian Lindner, le ministre des finances allemand… et président du FDP. Les discussions autour de la table du Conseil " Affaires économique et financières " s’annoncent tendues.