Comment une vague de sable venue du Sahara peut-elle colorer notre ciel ?
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Comment une vague de sable venue du Sahara peut-elle colorer notre ciel ?

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Par Antoine Binamé avec MétéoNews

    Comme ce fût le cas durant le premier week-end du mois de février, le service européen de surveillance de l’atmosphère, le bien nommé Copernicus, annonce qu’une nouvelle "vague de sable" venue du Sahara passera dans nos régions en cette fin de journée (ce dimanche) et pour le début de la semaine prochaine.

    Comment ? Pourquoi ? On vous explique tout !

    Des poussières sahariennes chez nous ? !

    Pourquoi ce sable se retrouve-t-il chez nous ? Pour le comprendre… direction l’origine : le Sahara !

    Ce grand désert (littéralement dans son nom berbère) est un vaste désert chaud situé sur le nord du continent africain. Il en couvre d’ailleurs… quasi 30% de la surface ! Ce désert est pour l’instant balayé par de forts vents orientés sud-ouest. Les particules de sable qui voltigent sur place sont donc embarquées dans un vigoureux flux de sud (on parle de vents à plus de 90km/h… entre 1000 et 3000m d’altitude !) et se retrouvent projetées en direction de la Méditerranée, de l’Espagne puis de la France et de la Belgique (pour le début de la semaine).

     

    Nendaz, Valais (Suisse)
    Nendaz, Valais (Suisse) © Frédéric Glassey

    C’est grave docteur ?

    La question que tout le monde se pose finalement est simple : est-ce "anormal" ? Dans le principe, pas vraiment : ces épisodes "sableux" se produisent régulièrement (plusieurs fois par an) mais ils sont généralement plus limités en termes de portée géographique et de quantité de poussières emmenées durant la traversée. Cela dit, cet épisode précis pourrait être l’un des plus marqués de ces trente dernières années puisque les particules atteindront les hautes latitudes de la Scandinavie !

    Vague de sable : un impact difficile à quantifier

    Même si l’impact très concret et précis du phénomène qui nous arrive est difficile à anticiper, on peut s’attendre à ce que le ciel prenne par endroits des teintes ocre, orangées voire rouges. Des dépôts de poussières sont possibles sur les vitres ou les voitures, comme ce fût le cas lors du premier épisode chez nos voisins français ou suisses. Les quantités au sol devraient rester plutôt limitées puisque l’absence de chutes de pluie limitera l’ampleur du phénomène.

    © MétéoNews

    Un ciel ocre… en chiffres !

    Ceci étant dit, les concentrations seront importantes ce lundi au-dessus de la Belgique. On évoque des valeurs comprises entre 60 et 150ug/m³ (microgramme par mètre cube). Plus concrètement, cela donnera à la poussière une épaisseur optique comprise entre 0,8 et 1,0. Et si cela n’est pas assez clair, il suffit de savoir que 0,05 est la valeur admise pour un ciel limpide… et 1,0 pour un ciel totalement couvert ! Autrement dit, le ciel ne sera pas bleu limpide ce lundi sur la Belgique mais plutôt voilé (ou même très opaque par endroits) avec une teinte orangée/ocre bien marquée par moments !

    © MétéoNews

    Petit comparatif avec le début du mois de février

    © Météo France

    Le 6 février dernier, une première vague de sable avait rejoint nos régions. Elle s’était plus précisément cantonnée au sud et à l’est de la France notamment, emportée depuis l’Algérie et ses tempêtes de sable par des vents remontant vers le nord. Comme on peut le constater sur l’image ci-dessus, l’épisode prévu demain s’annonce bien plus prononcé et plus étendu puisque ce sable du Sahara remontera jusqu’à Scandinavie et charriera avec lui d’importantes quantités de poussières jusqu’en mer du Nord !

    Une baisse de la qualité de l’air

    Comme ce fût le cas au début du mois de février, la qualité de l’air risque d’être moins bonne en ce début de semaine. Mark Parrington, directeur scientifique chez Copernicus, explique : "Nous avons observé des événements similaires au cours des dernières semaines avec des impacts significatifs sur la qualité de l’air dans les régions touchées" et d’ajouter : "Nous pensons que ce sera également le cas pour l’événement à venir, bien qu’il ne soit pas encore certain dans quelle mesure le panache sera visible à l’œil nu".

    Le précédent panache, passé début du mois de février, avait entraîné des dépôts de plusieurs microgrammes par mètre carré, soit une quantité "plusieurs centaines de fois supérieure" à la moyenne, avait alors indiqué Copernicus.

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