Pour lui, la procrastination ne se joue pas seulement sur les petites tâches rébarbatives mais elle génère parfois des situations douloureuses quand elle touche des projets qui nous tiennent à cœur.
"Les gens souhaitent vraiment y aller, ils sentent que cela fait partie de leur épanouissement, que ce soit professionnel, personnel, familial… Et ils n’y vont pas. Et cela génère vraiment des regrets en puissance, et la procrastination se maintient alors que la motivation finale est présente."
Comment expliquer cela ? La première image qu’on a de la motivation, c’est sa dimension de joie, de plaisir. Mais concrètement, il y a aussi une dimension de peur - on veut protéger son projet -, de déception, de détermination, de colère, de frustration.
Pour moi, la motivation, c’est surtout être émotionnellement engagé et vivre toute la palette d’émotions. Et en réalité, la procrastination, d’un point de vue psychologique, c’est avant tout une technique de gestion du stress et des émotions. C’est quelque chose d’extrêmement efficace. Vous avez une émotion qui monte, vous avez peur de ne pas savoir la gérer et qu’elle vous déborde. Grâce à la procrastination, vous pouvez l’arrêter instantanément en disant : demain.
Ceci dit, la procrastination, cela peut être très sain, il n'y a aucun souci à procrastiner, poursuit Michael Devilliers. Il y a plein de situations où elle va être très utile, notamment quand on n'est pas prêt, quand on ne se sent pas encore à la hauteur. Et donc, on va chercher à se préparer.
C'est aussi une énergie qui permet de contrecarrer cette spirale d'action, omniprésente dans notre société, et qui permet de simplement revenir à ici et maintenant, de revenir à l'intérieur.