Abidjan souhaite mettre en place une stratégie nationale pour améliorer les conditions de production de son cacao, un "Livre Blanc Cacao Durable", qui mettra l'accent sur trois "défis": la lutte contre la déforestation, le travail des enfants dans les plantations et l'amélioration des revenus des producteurs.
La Commission européenne, de son côté, a pour projet de préparer de nouvelles législations limitant l'importation des produits qui contribuent à la déforestation et contraignant les entreprises à une meilleure gouvernance.
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"Nous voulons la même chose", s'est félicité l'ambassadeur de l'UE en Côte d'Ivoire, Jobst von Kirchmann.
Cette convergence de vues, "entre les actions menées par la Côte d'Ivoire d'une part et les politiques que souhaite mettre en place l'UE d'autre part", est à l'origine du "cadre de dialogue", selon M. Achi.
"Ce partenariat sera gagnant-gagnant", a ajouté M. Jobst von Kirchmann, soulignant qu'il s'accompagnera à terme d'un accompagnement financier.
Enjeu "géostratégique" pour Abidjan
Les importations de cacao ivoirien par l'Union européenne représentent 67% du volume exporté par le pays d'Afrique de l'ouest.
Le cacao ivoirien, qui représente 45% de la production mondiale, compte pour 14% du PIB national et nourrit 24% de la population, selon les autorités.
C'est un "enjeu géostratégique" pour Abidjan, a souligné vendredi M. Achi.
Dans un contexte de baisse des cours du cacao, la Côte d'Ivoire et le Ghana, deuxième producteur mondial de cacao, avaient fait un coup d'éclat fin 2020 en accusant publiquement deux géants de la chocolaterie (Hershey et Mars) d'acheter du cacao ou de la pâte de cacao sans payer la prime spéciale pour les planteurs, destinée à leur assurer un revenu minimum.
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Ces derniers sont les parents pauvres du marché mondial du cacao et du chocolat, dont ils ne touchent que 6% des 100 milliards de dollars de revenus annuels du secteur. La moitié des planteurs ivoiriens vit sous le seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale.