Belgique

Commission inondations : Elio Di Rupo plaide pour une réforme du centre régional de crise

Par Africa Gordillo

La Commission d’enquête parlementaire chargée d’examiner les causes et d’évaluer la gestion des inondations de juillet 2021 en Wallonie s’est à nouveau réunie ce vendredi. Le ministre président Elio Di Rupo a clos les auditions des membres du gouvernement wallon après celles des experts, bourgmestres et autres responsables de services de secours.

Après les critiques émises sur la gestion de la crise dans le sud du pays, Elio Di Rupo a reconnu que le fonctionnement du centre régional de crise avait été défaillant. Le ministre président wallon propose de le réformer. Mais il insiste : "Nous sommes tenus de respecter les règles. L’essentiel de la législation en matière de crise dépend du fédéral".

Les pleins pouvoirs

Une "nouvelle culture du risque doit se développer à tous les étages de la Région wallonne", a lancé Elio Di Rupo lors de son audition. Il propose de redéfinir le rôle du centre régional de crise et de le rebaptiser, pour plus de clarté, pourquoi pas en VIGIWal, autrement dit centre de vigilance, de gestion et d’information sur les risques en Wallonie.

Le changement de nom ne serait donc pas que cosmétique puisque la "structure", serait également revue, partant des manquements observés lors des inondations de la mi-juillet. L’idée est finalement relativement simple : en cas de crise, le directeur ou la directrice de cette nouvelle structure deviendrait automatiquement le manager de crise et aurait une autorité hiérarchique – les "pleins pouvoirs" – sur les services et les départements publics wallons.

En dehors d’une situation de crise, ou en matière de prévention, le directeur ou la directrice userait de son droit d’injonction positive, c’est-à-dire qu’il ou elle ne pourrait pas imposer une décision mais devrait plutôt "demander, insister et tenter d’obtenir".

Pour Sabine Laruelle, le constat est clair. "On a manqué de capitaine", a lancé l’élue wallonne MR à Elio Di Rupo. "Ce qui est frappant, c’est la dispersion de l’autorité", a répondu le ministre président socialiste. Et de poursuivre : "La catastrophe doit être un catalyseur pour que l’on revoit la structuration du centre de crise… mais aussi au départ du Secrétariat général, avoir plus de cohérence, plus de transversalité. Je ne vois pas d’autre méthode que d’avoir une autorité hiérarchique même si je ne demande pas une autorité hiérarchique sur tout. Mais notamment en situation de crise, notamment quand il s’agit d’un certain nombre de décisions transversales, c’est important".

Premier contact

Le ministre président wallon a expliqué en commission que "les premiers événements, à mon niveau, datent du mercredi 14 juillet dans la matinée, avec les informations qui remontent des médias. Jusque-là, personne dans mon cabinet n’a reçu d’alerte ni de message spécifique". 

"Les premiers contacts entre le centre régional de crise et mon cabinet ont eu lieu vers 12h15 le 14 juillet. Vers 16 heures, n’ayant toujours pas d’informations directes, j’ai personnellement pris l’initiative d’établir par SMS un contact avec Simon Riguelle, le directeur du CRC, afin qu’il m’informe plus complètement de la situation", a poursuivi Elio Di Rupo.

Bientôt un projet de décret

Quand les inondations ont frappé la Wallonie l’été dernier, le gouvernement wallon planchait sur la base décrétale à donner au centre de crise. Lors de son audition ce vendredi, Elio Di Rupo a annoncé qu’il attendait les conclusions de la commission d’enquête parlementaire sur les inondations pour finaliser le texte sur la réforme du centre régional de crise (CRC) et soumettre le projet de décret au Parlement wallon. "Tant pour ses missions régionales que pour son rôle dans le paysage institutionnel de gestion de crise, le centre régional de crise a besoin d’une base légale", a-t-il insisté. Et de rappeler que "la gestion de crise relève du fédéral". Bref, il n’existe pas de phase régionale de gestion de crise.

Lancée au début du mois de septembre et prolongée à la fin de l’année passée, la commission d’enquête devrait boucler ses travaux pour le 28 février. Ses conclusions sont attendues dans les semaines suivantes.

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