En 2018, un brouillon du texte faisait l’objet d’un accord politique entre les deux partenaires. Mais ce mercredi après-midi, après deux ans de tergiversations, la partie suisse a décidé, unilatéralement, de mettre un terme aux négociations.
" Les oppositions viennent d’un peu partout pour des raisons différentes ", explique René Schwok, professeur à l’Université de Genève, spécialiste de l’histoire de l’intégration européenne. Il y a d’abord ceux qui disent non au " tourisme social ".
La droite souverainiste, la droite traditionnelle en Suisse allemande et une partie des PME fustigent ce qu’ils appellent le " tourisme social ". " L’argumentation des souverainistes de la droite dure, d’une partie de la droite traditionnelle en Suisse alémanique et de certaines petites et moyennes entreprises, c’est une opposition à la directive européenne, appelée directive sur les droits des citoyens de l’Union européenne, qui permet à un citoyen qui vient s’installer dans un autre pays de l’Union européenne de bénéficier des mêmes droits sociaux que les résidents du pays d’accueil. Cette directive aurait été étendue à la Suisse et une bonne partie des milieux de droite craignent ce qu’ils appellent, à tort ou à raison, un tourisme social ". La peur de voir s’établir un grand nombre de personnes en Suisse pour toucher des allocations-chômage est donc l’un des freins à cette intégration européenne.