Politique

Compteurs communicants, plages tarifaires, renouvelable : du changement en vue pour vos factures d'électricité en Région wallonne

Le ministre wallon de l’Energie, Philippe Henry (Ecolo) a présenté ce mardi en commission parlementaire son projet de décret qui vise à réorganiser le secteur de l’électricité en Région wallonne. Baptisé "market design et méthodologie tarifaire", ce projet de décret ambitionne d’accélérer la transition énergétique, d’amener les clients à devenir des partenaires de la transition énergétique, de partager l’énergie et de mettre en place la tarification adéquate pour le système énergétique de demain. Le tarif bi horaire devrait disparaître au profit de plusieurs tarifs tenant compte de l’offre d’électricité à certains moments de la journée.

Permettre le partage et l’échange d’énergie renouvelable

Le décret tarifaire doit être modifié pour moderniser le marché de l’électricité et faciliter la transition énergétique. C’est le point de départ de la réforme mise sur la table par le ministre wallon de l’Energie, Philippe Henry (Ecolo).

Le déploiement de l’énergie renouvelable en Wallonie devra passer par d’avantage de partage et d’échange de cette énergie. Pour utiliser au maximum l’énergie renouvelable lorsqu’elle est disponible, l’idée est aussi de mieux faire correspondre l’offre d’électricité et la demande. En règle générale, l’énergie éolienne ou solaire doit être consommée instantanément. On constate cependant que ces modes de production d’électricité doivent parfois être déconnectés du réseau lorsque la production est trop importante par rapport à la demande. Il y a, en une fois, trop d’électricité pour la capacité du réseau de distribution. C’est donc de l’énergie perdue…

Pour éviter cela, l’autoconsommation d’énergies renouvelables et les communautés d’énergie renouvelable sont au cœur de la réforme.

Ainsi, le futur décret va permettre de partager l’énergie produite, par exemple par des panneaux solaires placés sur un immeuble. L’électricité produite par des panneaux, si elle n’est pas consommée directement par le propriétaire pourra être fournie aux autres occupants de l’immeuble. C’est "une petite révolution en soi, attendue par de nombreux acteurs", a estimé Philippe Henry lors de sa présentation au parlement. Cela devrait permettre d’utiliser l’électricité produite sans devoir investir de façon démesurée dans le réseau de distribution.

Autre nouveauté, les communautés d’énergie sont appelées à se développer. Ici, il s’agit de mettre en commun l’énergie produite. Il s’agit d’une personne morale qui fournira des avantages environnementaux, économiques ou sociaux à ses participants ou en faveur des territoires locaux où elle est située. En gros, cette communauté pourra produire de l’électricité, la fournir, l’autoconsommer ou la partager entre ses participants. Elle pourra aussi stocker l’électricité, fournir des services de recharge pour véhicules électriques, notamment.

Le potentiel de déploiement est "immense", selon le ministre de l’Energie. On peut ainsi imaginer une répartition de l’électricité produite ou des échanges entre entreprises d’un zoning, entre des bâtiments communaux et des logements ou entre différents appartements d’un immeuble.

Vers plus de compteurs communicants

Cette évolution du marché de l’électricité en Région wallonne implique des changements pour les utilisateurs. Le client qui choisira, par exemple, dans un système de partage d’énergie, dans une communauté d’énergie devra opter pour le statut de "client actif". Ce "client actif" produit de l’électricité, en stocke, participe à une communauté d’énergie, autoconsomme de l’électricité, vend de l’électricité autoproduite qu’il ne consomme pas, par exemple. En devant "client actif", ce client doit s’équiper d’un compteur communicant, le compteur qu’on a parfois appelé "compteur intelligent" et qui communique quasi en temps réel les informations d’entrée et de sortie du compteur.

Le projet de décret prévoit qu’au plus tard au 1er janvier 2023, l’installation et l’activation de la fonction communicante d’un compteur communicant seront systématiques dans différents cas : lorsque la fonction de prépaiement a été activée, lors du remplacement d’un compteur, lors d’un nouveau raccordement et sur demande de l’utilisateur du réseau de distribution.

En outre, pour la fin 2029, l’objectif est d’équiper de compteurs communicants 80% des utilisateurs dont la consommation annuelle est égale ou supérieure à 6000 kWh, de ceux dotés d’une puissance de production d’électricité supérieure ou égale à 5kWe ainsi que les points de recharge de véhicules électriques ouverts au public.

Plages tarifaires revues

Le futur décret prévoit aussi une refonte des tarifs d’électricité. Actuellement, les consommateurs ont le choix, s’ils ont installé un compteur bi horaire entre deux plages horaires. Il y a les heures pleines et les heures creuses. La consommation en heure creuse, c’est-à-dire en deuxième partie de soirée et la nuit, est moins coûteuse.

La réforme prévoit de passer de deux plages à horaire à plusieurs. La tarification serait plus intéressante dans les plages horaires où l’offre d’électricité est plus importante que la demande. Aux consommateurs d’affiner leur consommation et d’être "acteurs". "Cela va dépendre de la manière dont chacun prend en charge ses propres choix", explique le ministre Henry. Au consommateur de "choisir de déplacer sa consommation lorsqu’il le peut, par exemple son lave-vaisselle, son eau chaude où l’électricité est moins chère", ajoute le ministre wallon de l’Energie.

Les consommateurs pourront aussi conclure plusieurs contrats de fourniture en même temps, si c’est possible techniquement. Les délais pour changer de fournisseur seront réduits à trois semaines. En cas de coupure de plus de six heures, les consommateurs auront droit, automatiquement, à une indemnisation.

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