Mais s’est-il passé durant cette troisième soirée de finale du Concours Reine Elisabeth 2022 ? Un candidat autrichien et surtout une candidate coréenne ont enflammé la salle Henry Leboeuf de Bozar. Pierre Solot nous fait le débrief de la soirée.
La soirée a commencé par le candidat autrichien Jeremias Fliedl, qui a proposé un imposé intéressant. C’était le premier candidat chez qui on sentait qu’il voulait caractériser chacune des 5 pièces de l’œuvre de Jörg Widmann. "Malgré tout, on sentait que son son était un peu timide", nuance Pierre Solot. Il a poursuivi avec son concerto de Schumann, dans lequel on a retrouvé le Jeremias Fliedl de la demi-finale, généreux, avec beaucoup de prise de risque. Il propose une véritable audace rhétorique, il prend des risques.
Mais le grand moment de la soirée était la prestation de la Coréenne Hayoung Choi qui était la seule à avoir fait le choix audacieux de proposer le concerto pour violoncelle de Witold Lutoslawski. C’était un petit événement puisque c’est la première fois, en deux éditions, que l’on jouait ce concerto au Concours Reine Elisabeth. Un concerto connu dans le monde du violoncelle mais méconnu du grand public. Et le public de Bozar a découvert avec beaucoup de bonheur. Dans ce concerto, on retrouve un orchestre agressif qui est là pour se battre avec le violoncelliste, qui se jette combativement dans la bataille. Et ça se termine par une fanfaronnade du violoncelliste. Et le public a été conquis, puisqu’Hayoung Choi a reçu une véritable standing ovation. Au-delà de ça, la violoncelliste coréenne avait offert, juste avant son concerto, la meilleure interprétation de l’imposé de Jörg Widmann.