Alexander Atencio a quitté ses élèves début mars, lorsque la Colombie a détecté son premier cas de Covid-19. Il s'est confiné sur la côte, dans le village de Tolu, à une heure de hors-bord où auparavant, il n'allait que les week-ends.
Le gouvernement a décrété la poursuite de l'année scolaire à distance. Mais El Islote "n'est pas adapté" à "une éducation 100% virtuelle", explique ce professeur. Depuis, les écoliers reçoivent chez eux des exercices à résoudre et à renvoyer par bateau aux enseignants pour être notés.
Pour ces îliens, "le confinement n'est pas une nouveauté car ils ont toujours vécu à l'écart", souligne le maître, ajoutant que ne sont pas nouvelles non plus "la négligence ou le manque de politiques publiques".
El Islote vit essentiellement du tourisme, l'un des secteurs les plus affectés. Hôtels, restaurants et bars des îles paradisiaques des alentours ont fermé. A cause du chômage, "l'argent ne circule pas" et l'économie est paralysée, précise l'anthropologue.
Alors "pour leur propre consommation, ils se dédient à la pêche, pratique traditionnelle qui a été reprise (...) mais ce n'est pas suffisant", ajoute cette chercheuse.
Adrian a mis son activité de guide en sommeil et n'aura pas son bac cette année mais il espère renouer avec ses projets lorsque "viendront des temps meilleurs".