La Commission éthiopienne des droits humains (EHRC), organisme officiel, a exigé mercredi la libération immédiate de 8560 Ethiopiens originaires du Tigré, région en conflit avec le gouvernement fédéral, détenus depuis six mois dans deux camps "sans base légale et de manière discriminatoire".
Selon l’EHRC, institution publique mais statutairement indépendante, ces personnes – hommes, femmes et enfants – sont retenues depuis décembre dans deux camps à Semera, capitale de la région de l’Afar voisine du Tigré, les familles étant séparées, hommes et femmes n’étant pas détenus ensemble.
Arrestations arbitraires et illégales
Ces individus "ont fait l’objet d’arrestations arbitraires et illégales basées sur leur appartenance ethnique […] et devraient donc être relâchés immédiatement", a déclaré le chef de la Commission, Daniel Bekele, dans un communiqué. Ces arrestations ont été menées dans les districts d’Abala, Konaba et Berhale, frontaliers du Tigré, "à l’initiative des responsables sécuritaires de la région Afar, en collaboration avec les responsables civils locaux" des divers échelons administratifs, selon l’EHRC : "les Tigréens ont été d’abord triés puis transportés en véhicules" jusqu’aux camps.