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Conflit en Ukraine : l’Union européenne s’accorde sur un paquet initial de sanctions contre Moscou

Par Alain Dremiere avec Agences

Les ministres des Affaires étrangères des États membres de l’Union européenne (UE) se sont accordés mardi sur un paquet de sanctions individuelles, économiques et financières contre la Russie et les territoires séparatistes pro-russes de l’est de l’Ukraine, avec la conviction qu’il ne s’agit sans doute que d’une première étape au vu du comportement agressif de Moscou.

Les Vingt-sept ont décidé de sanctionner individuellement les députés de la Douma qui ont voté la reconnaissance de la souveraineté des républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk, a annoncé le chef de la diplomatie européenne, Josep Borell, à l’issue de cette réunion convoquée en urgence à Paris.

L’absence dans cette liste du président russe Vladimir Poutine répond à une volonté de gradation dans les sanctions qui pourraient être prises, en fonction des prochains agissements du Kremlin, a expliqué Josep Borrell.

Des responsables politiques et d’entités qui minent la souveraineté de l’Ukraine, des militaires ainsi que des responsables de la désinformation sont également ciblés, de même que des banques et la capacité de l’État et du gouvernement russes d’avoir accès aux marchés des capitaux et des services financiers de l’UE, notamment dans le cadre du financement de la dette russe. Le commerce des deux régions séparatistes avec l’UE est également visé. Ces décisions s’ajoutent à celle de Berlin qui a mis fin à la mise en service attendue du gazoduc Nord Stream 2 entre la Russie et l’Allemagne. Elles ont été concertées avec les États-Unis, le Royaume-Uni et le Canada.

Pour Josep Borrell, il ne s’agit probablement que d’une première étape dans la riposte européenne, même si "les efforts diplomatiques se poursuivent pour éviter un conflit majeur au cœur de l’Europe".

Les sanctions de l'Union européenne ne sont qu'une première réponse à l'escalade russe

Les sanctions contre la Russie et les territoires séparatistes de l'est de l'Ukraine, sur lesquelles les ministres des Affaires étrangères des pays de l'UE se sont mis d'accord mardi en fin de journée à Paris, ne constituent très probablement qu'une première réponse à l'escalade dans laquelle s'est engagée la Russie, a indiqué la cheffe de la diplomatie belge, Sophie Wilmès, à l'issue de cette réunion.

"Nous sommes conscients que, même si nous voulons l'apaisement et si les canaux de la diplomatie restent ouverts, la situation devient de plus en plus difficile", a commenté la ministre auprès de Belga. Sophie Wilmès dit ne pas voir dans les événements des dernières heures une volonté russe de désescalade, mais au contraire la recherche de prétextes à un déploiement militaire russe en Ukraine.

"Nous faisons preuve d'une détermination extrêmement grande, sans aucune naïveté", a-t-elle assuré, en soulignant l'unité des Européens. "Il y a une volonté d'avancer très vite", dit-elle, alors que la mise en œuvre des sanctions européennes prend généralement quelques semaines, notamment pour des raisons de sécurité juridique. Une réunion technique des représentants des Vingt-sept est encore prévue ce soir. Sophie Wilmès a également souligné la cohérence des mesures avec celles annoncées par des alliés comme les États-Unis ou le Royaume-Uni.

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