La coalition "Don't Buy into Occupation", qui réunit 27 organisations internationales dont cinq belges, mènera ce vendredi à 14h30 une action devant le cabinet du ministre des Finances Vincent Van Peteghem, puis devant le siège social de BNP Paribas Fortis pour que l'État belge et la banque cessent de financer les entreprises impliquées dans la colonisation israélienne, ont annoncé le CNCD-11.11.11 et son pendant néerlandophone 11.11.11, tous deux membres de la coalition.
Fin septembre, "Don't buy occupation" ("N'investissez pas dans l'occupation", en français) publiait un rapport dans lequel elle désignait le groupe BNP Paribas comme étant - avec 14,81 milliards d'euros de prêts et souscriptions - le premier créancier européen des entreprises opérant dans les colonies israéliennes en territoire palestinien, pourtant illégales au regard du droit international et condamnées par l'Union européenne. Le groupe bancaire a en outre investi 2,86 milliards d'euros dans des entreprises directement impliquées dans les colonies israéliennes.
"Dans un 'monde qui change', BNP Paribas suivrait l'exemple des fonds de pension norvégiens et d'autres institutions financières qui ont pris la décision de se désinvestir de toute entreprise impliquée dans de graves violations du droit international", souligne l'ASBL sur l'événement Facebook de ce vendredi, en écho au slogan de la BNP.
Face à un refus "obstiné de dialoguer" de la banque après la publication du rapport, la coalition a interpellé les citoyens et citoyennes, leur demandant d'envoyer une lettre de plainte à la banque via le site de l'organisation FairFin.
Action de manifestation
À 14h30, le CNCD (qui regroupe 90 ONG belges de solidarité) et 11.11.11 amèneront symboliquement les 1.000 lettres citoyennes restées sans réponse devant le cabinet du ministre des Finances, actionnaire du groupe à hauteur de 7,7%, puis les découperont devant le siège de BNP Paribas Fortis. L'action, incarnée par 21 bénévoles vêtus de blanc et arborant chacun une lettre de "Don't Buy into Occupation", est organisée en coopération avec Fairfin, SolSoc, la FGTB, Vrede, Intal et l'Association belgo-palestinienne.
Mais la BNP n'est pas la seule banque à entretenir des liens financiers avec des entreprises opérant dans les colonies israéliennes. La coalition publie vendredi une étude de cas spécifique concernant Belfius, dont l'État belge est le premier actionnaire et qui joue dès lors un rôle "de modèle en tant que banque publique". Via son partenariat avec la société de gestion d'actifs Candriam, Belfius est aussi présente dans les colonies israéliennes. "Candriam Belgium investit à hauteur de 380 millions USD (332,5 millions d'euros, NDLR) dans des entreprises actives dans la colonisation israélienne, principalement en actions", note le rapport, qui précise que "la majeure partie de cet argent va à Siemens (146 millions USD), Solvay (65 millions USD) et Cisco Systems (60 millions USD)".
"Les activités des entreprises impliquées dans les colonies israéliennes renforcent la colonisation et participent aux violations des droits humains - ici, des Palestiniens - qui en découlent", conclut le CNCD.