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Conflit nord-irlandais : avant sa visite, Boris Johnson annonce déjà renoncer à une "amnistie généralisée"

Boris Johnson se rend en Irlande du Nord, engluée dans la crise

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Par Belga édité par Alice Dulczewski

Le gouvernement britannique a renoncé à son projet d’abandonner toutes les poursuites judiciaires relatives au conflit nord-irlandais, pour réserver "l’immunité" à ceux qui coopéreront, a annoncé le Premier ministre Boris Johnson.

En juillet dernier, Londres avait présenté un projet controversé visant à mettre un terme à toutes les poursuites liées au conflit nord-irlandais, dénoncé de toutes parts comme une "amnistie". "Nous avons écouté beaucoup de gens ces derniers mois et réfléchi à ce que nous avons entendu", a déclaré Boris Johnson dans une tribune publiée par le Belfast Telegraph, avant une visite lundi dans la province destinée à tenter de débloquer la paralysie politique qui y règne sur fond de crise au sujet des dispositions post-Brexit.

Les institutions nord-irlandaises à l'arrêt

Dix jours après la victoire historique des républicains du Sinn Fein lors d'élections locales, les institutions nord-irlandaises sont à l'arrêt, les unionistes du DUP ayant refusé de participer à l'exécutif pourtant censé être partagé en vertu de l'accord de paix de 1998 qui a mis fin à trois décennies de conflit.

Les unionistes, viscéralement attachés à l'union avec la Grande-Bretagne, entendent ainsi protester contre les dispositions du protocole nord-irlandais - l'accord signé entre Londres et Bruxelles pour répondre à la délicate question de la frontière entre l'Irlande du Nord britannique et la République d'Irlande européenne après le Brexit - qui menacent selon eux la place de la province au sein du Royaume-Uni.

Selon un communiqué de Downing Street, le Premier ministre britannique va envoyer à Belfast un "message clair" aux différentes formations politiques dans la province, à savoir que "tout changement au protocole doit aboutir à la réunion de tous les partis pour former un exécutif et une Assemblée locale".

Une première en plus de cent ans

L'Assemblée nouvellement élue s'est réunie vendredi pour la première fois depuis que le Sinn Fein, partisan de la réunification avec la République d'Irlande, a fini en tête aux élections locales du 5 mai, une première en plus de cent ans d'histoire de la province. Mais le DUP a refusé d'en désigner un président, bloquant l'Assemblée.

Appelée à devenir la nouvelle Première ministre de la province, la vice-présidente du Sinn Fein Michelle O'Neill a accusé le DUP de retenir "la société en otage pour le Brexit dur qu'ils ont apporté avec leurs amis" du parti conservateur de Boris Johnson.

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