Chroniques

Conner Rousseau, la nouvelle attraction flamande

Les coulisses du pouvoir

Pour voir ce contenu, connectez-vous gratuitement

Par Bertrand Henne via

Si vous avez eu l’idée d’aller à Plopsaland ce dimanche, vous pouviez faire des selfies avec le lutin Plop, ou avec King Konna, alias Masked Singer, alias Conner Rousseau, 142 000 followers sur Instagram, 110 000 sur TikTok, par ailleurs président de Vooruit qui a réuni 10 000 personnes à Plopsaland.
Outre les montagnes russes et les shows de Bumbalu, il y avait donc une nouvelle attraction. Un congrès de ce qui était encore il y a quelques années, le SP.a, le parti socialiste flamand. Objectif, réélire et célébrer Conner Rousseau à un an des élections, score sans appel : 96% des voix.

Casser les codes

Le soutien fut donc massif. Pourtant Conner Rousseau défraie souvent la chronique et suscite la controverse y compris dans son parti. Mais ces controverses à propos de Molenbeek où il se sent à l’étranger, ou à propos des chômeurs qui devraient être obligés d’accepter du travail, s’éteignent devant le succès quasiment insolent de Vooruit dans les sondages. 17% dans le dernier coup de sonde de la VRT. Si ça continue, le score du parti aura bientôt doublé depuis que Conner Rousseau est devenu président.

Et puis, sans doute, la plupart des militants et des cadres du parti ont-ils intégré que ce succès sondagier est dû en bonne partie à ce que les spins doctors appellent affreusement une "com disruptive". Une communication qui frappe, qui simplifie à l’extrême, qui casse les codes. Même si casser les codes semble être le nouveau code en politique. On le voit bien avec Georges-Louis Bouchez côté francophone. Finalement, dans quelques années, la seule manière de casser les codes sera de ne plus casser les codes et de revenir à une com classique.

Messages

Et classiquement, ce dimanche, Conner Rousseau a fait passer plusieurs messages. D’abord le message, c’est lui. Et oui, même s’il casse les codes, il ne casse pas le code de l’hyper personnalisation. Le message est que ce qu’il a réussi à faire avec le SP.A, il est prêt à le faire avec la Belgique : Nous nous sommes d’abord réformés et maintenant nous sommes prêts à réformer tout le pays. Personne ne peut plus nous arrêter.

Quelle réforme donc ? Une réforme de la garde des enfants en Flandre, au fédéral l’assouplissement de la loi sur la norme salariale et une politique migratoire plus contrôlée. Et pour faire ça, il ne faut pas faire de confédéralisme. C’est une perte de temps, des disputes interminables. Un message, envoyé à la N-VA, alors que l’on dit que Vooruit est prêt à s’allier avec les nationalistes.

L’alliance avec les nationalistes est dans l’air, pour les communes, pour le gouvernement flamand, et pour le fédéral si possible. Conner Rousseau et Bart De Wever ne cachent même plus leurs discussions. L’immigration où la vision assez blairiste du social de Vooruit peut se marier avec la N-VA. Mais dans les sujets de discordes, il y a donc ce confédéralisme dont Conner Rousseau ne veut pas. Ce qui nous donne, en Flandre, une opposition entre un bloc favorable à moins de Belgique composé de la N-VA, du Vlaams Belang et en partie du CD&V. Et un bloc défavorable à une nouvelle réforme composé de L'Open VLD, de Vooruit, de Groen et du PVDA (PTB en Flandre). Ce sera l’une des lignes de fractures majeures de cette campagne en Flandre.

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma... Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Sur le même sujet

Articles recommandés pour vous