Belgique

Consultation entre 2 et 4 euros, pas de médecin inconnu... de nouvelles règles pour la télémédecine dès le 1er août

© Getty Images

Par Belga, édité par Estelle De Houck et Alice Dulczewski

Dès le 1er août, un nouveau cadre sera fixé pour les honoraires et le remboursement des consultations médicales à distance, a annoncé jeudi le cabinet du ministre fédéral de la Santé publique, Frank Vandenbroucke. La patientèle devra désormais participer aux frais de la consultation, auparavant gratuite. Le montant dû s'élèvera à quatre euros pour une consultation vidéo et deux euros pour une consultation téléphonique (dans les deux cas, un patient bénéficiant de l'intervention majorée de l'Inami (BIM) ne paiera qu'un euro). Et ce, qu'il s'agisse d'une consultation avec un médecin généraliste ou un spécialiste. 

Le but n'est pas que la consultation par vidéo devienne la norme

La chose était débattue mais le nombre de consultations à distance remboursées ne sera finalement pas limité. Cependant, l'Institut national d'assurance maladie-invalidité (Inami) et ses partenaires partent du principe que ces consultations à distance ne peuvent être qu'un complément aux consultations classiques avec un contact personnel et un examen physique.

"Le but n'est pas que la consultation par vidéo devienne la norme et remplace la consultation traditionnelle", commente le ministre fédéral de la Santé publique. "L'examen clinique constitue bien sûr une partie essentielle de la pose d'un diagnostic mais il n'est pas toujours nécessaire." La télémédecine n'a donc pas vocation à être utilisée dans n'importe quelle situation. Du côté du cabinet de Frank Vandenbroucke, on nous donne deux exemples concrets: "Si vous avez mal à l'estomac et qu'il s'agit d'une nouvelle douleur, la téléconsultation n'est pas une bonne idée. Par contre, si vous êtes diabétique depuis 10 ans et que vous aimeriez parler à votre médecin pour adapter votre dose d'insuline, c'est tout à fait acceptable".

Une consultation auprès d'un médecin connu 

Le médecin devra d'ailleurs toujours donner son accord pour que la séance se fasse en téléconsultation et il choisira donc au cas par cas quand elle peut s'appliquer. En tout, il y a même quatre conditions qui doivent être satisfaites pour qu'une consultation à distance soit remboursée.

  • Il devra s'agir d'une consultation auprès d'un médecin que le patient consultait déjà, auprès d'un spécialiste vers lequel un autre médecin l'a orienté, ou encore auprès d'un service de garde de médecine générale.
  • Cette consultation devra émaner d'une demande du patient et avoir l'accord du médecin.
  • Le médecin devra avoir accès au dossier du patient au cours de la consultation.
  • Enfin, la plateforme utilisée pour un entretien vidéo devra être sécurisée et conforme aux bonnes pratiques en la matière.

L'ABSyM, l'Association belge des Syndicats médicaux, se "félicite" pour sa part de ce nouveau dispositif. "Pour l'ABSyM, le principe de la relation de traitement préalable est la meilleure garantie contre les abus des initiatives des sociétés commerciales qui proposent des vidéoconsultations avec un médecin inconnu", note le président de l'association dans un communiqué. 

Selon une enquête intermutualiste réalisée au cours de l'été 2020, 75% des personnes interrogées se sont dites satisfaites, voire très satisfaites, des téléconsultations dont elles ont bénéficié durant le confinement, souligne le cabinet de Frank Vandenbroucke. 

Par ailleurs, un groupe de réflexion scientifique a travaillé ces derniers mois sur la thématique et remis une proposition pour l'organisation et le financement optimal des consultations à distance des généralistes. Elle servira de base à l'élaboration d'un modèle plus "définitif", selon l'Inami.

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