C'est la piste de recherche la plus avancée, même si les études sont encore loin de permettre d'envisager une commercialisation rapide. Il s'agit d'un gel à appliquer chaque jour sur son épaule. Il contient à la fois une hormone féminine, dite progestative, pour bloquer la formation de spermatozoïdes, et de la testostérone afin de compenser les effets de la première sur la libido ou la pilosité.
Pourquoi passer par voie cutanée et non orale, comme les pilules féminines ? C'est que la testostérone est mieux assimilée par ce canal. Absorbée dans une pilule, ses effets disparaissent avant même la fin de la journée. Via un gel, ils persistent plus longtemps.
Les essais, principalement réalisés aux Etats-Unis, sont actuellement en phase 2, la plus avancée pour des travaux en cours sur un contraceptif masculin. Réalisés auprès d'environ 200 couples, ils doivent donner une première idée de l'efficacité de cette méthode, dont la sécurité et la réversibilité sont déjà suffisamment avérées. Selon l'endocrinologue Régine Sitruk-Ware, qui participe à ces essais et organise par ailleurs le colloque de Paris, les premiers résultats sont suffisamment bons pour accélérer la marche.
"Ce produit semble très efficace et très bien accepté", rapporte-t-elle.
Les chercheurs vont d'ores et déjà demander d'ores aux autorités sanitaires américaines d'autoriser la phase suivante, qui permettra de s'assurer réellement de l'efficacité du produit en le testant sur un nombre bien plus grand de personnes.
On est toutefois encore loin d'une mise sur le marché. "En principe, on pourrait dire dans cinq ans mais c'est la vue optimiste, il arrive toujours des obstacles imprévus à surmonter en cours de développement", prévient Mme Sitruk-Ware.